Timide ou rageux, certains caractères font de nous des êtres à fleur de peau, remplis d’émotions trop intenses et trop vives, trop entièrement et trop vite. Qu’on n’ose pas les dire ou qu’on les exprime malgré soi, on se sent vraiment autovictime de sa bêtise émotionnelle, frustré de sa faiblesse, gêné de ses épanchements imprévisible (rougeurs, larmes, mots acides, colère…). Bref, on est trop émotif pour le monde, manifestement. Les autres ne sont pas faits comme ça.
Mais si ! Mais si, les autres aussi. Pas tous c’est sûr —mais je les ai vus, ils sont là ! Les trop émotifs, les timides et les furieux, les voilà :
Parfois, il faut lutter contre la voix intérieure qui nous dévore.
Quand, sans crier gare, le beau-gosse populaire, genre joueur de foot et star de l’école, s’intéresse à elle, Lou se laisse tenter, se laisse séduire. Elle fait le mur et …boit l’étrange boisson qu’il lui propose. La métamorphose est instantanée. Elle entend une voix murmurer et crisser contre les parois de son cerveau. Qui es-ce ?
« -Toujours été dans ta tête. Partie de toi cachée. Rage enfouie libérée.
-C’était toi, cette sensation de chaleur?
-Cadeau pour montrer pouvoirs. Maintenant plus forte, sens accrus.
-Qu’est ce que tu veux?
-Regarde ! »
- Le monde de Charlie, de Stephen Chbosky
(1999, Sarbacane 2008)*
Parfois, il faut s’accepter, ombre et lumière, tout entier.
C’est les années 90, Charlie entre au lycée. C’est un garçon discret dans une décennie qui ne l’est pas, un être sensible à un âge brutal, une âme poétique dans une société néon. Il a, au fond de lui, des histoires troubles, des souvenirs fragiles et douloureux, des culpabilités indicibles.
Alors que, Charlie, tu es bon…
…D’autres fois, il faut accepter les autres, crasse et beauté, tout entiers.
D’un côté il y a Will, meilleur ami du plus obèse des chanteurs gays du pays, ou du plus gay des chanteurs obèses, selon. Quoi qu’il en soit, il préfère rester au second plan.
De l’autre côté, il y a will, homonyme dépressif et hargneux, infiniment rempli de tout, haine et amour, et pourtant se sentant terriblement creux. S’ils se rencontrent par hasard, c’est peut-être qu’ils en avaient besoin.
Bonne lecture,
* The perks of being a wallflower, en V.O., adapté au cinéma en 2012 en un assez chouette film, avec Logan Lerman, Emma Watson et Ezra Miller.
** Will Grayson, Will Grayson, en V.O.
Le monde de Charlie ❤ Et je note Will et Will ^^
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