Des livres pour les impatients

Qui aurait un don, mais guère d’espoir de succès, aurait sans doute un problème plutôt commun, en fait. Mais quoi de plus désespérant que d’avoir du talent, et tout autant —sinon plus— de raisons qu’un autre de connaître la gloire, mais rien ni personne sous la main pour se propulser ? Rageant. C’est là que l’on se met à geindre : « D’autres ont réussi avec peu de voix et beaucoup d’argent »*.

Haut les cœurs, tout est possible, camarades.

Laissons ces orphelins ambitieux nous apporter leurs solutions : Lire la suite

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Le cirque des rêves, d’Erin Morgenstern (2011)

J’ai d’abord pris connaissance de ce livre via des recommandations trouvées ici et là sur Internet, je ne sais plus où, honnêtement, peut-être était-ce sur le Tumblr GoBookYourself, ou peut-être bien en consultant la liste des lauréats des prix Hugo, Locus ou Nebula. Mais j’avais ce titre en tête, « Le cirque des rêves ». Sans savoir de quoi il s’agissait, j’étais déjà à l’orée du délicieux mystère de ce roman.

le cirque des rêves erin morgensternL’esthétique de ce livre ma complètement attrapée : la première de couv’ est déjà chouette, mais les pages ! On a du rouge qui nous frôle le bout des doigts tout le long de la lecture. La dichotomie noir-rouge est d’autant plus plaisante qu’elle est le reflet de la communauté des « rêveurs » du roman, qui s’habille tout de noir avec une seule touche de rouge (fut-ce une étole ou une rose à la boutonnière). Mais qui sont ces rêveurs ? Reprenons. Lire la suite

Des livres pour les humanistes

À ceux qui aiment le sentiment d’appartenance à la grande famille de l’Humanité, ceux pour qui l’homme n’ira jamais bien loin à hauteur d’individu, mais trouve force, grandeur et beauté et tant qu’espèce — ou du moins, devrait — ; à ceux qui sont trop souvent désolés de la petitesse et la tyrannie, les optimistes silencieux qui ne le diront jamais, ceux qui aiment les histoires où l’Homme va quelque part…

…Venez par là : Lire la suite

Pourquoi j’ai mangé mon père, de Roy Lewis (1960)

Livre reçu lors d’un échange aveugle sur Babelio : bonne surprise.

pourquoi j'ai mangé mon père roy lewis babelPourquoi j’ai mangé mon père, c’est l’histoire de l’évolution du point de vue d’un évolutionniste. Mais pas n’importe lequel ! Un homme de terrain. Ou, plutôt, un subhomme de terrain. En effet, cette fiction décalée, intelligente et délirante, suit une horde d’homo erectus à l’époque où, à peine erectus, péniblement homo, l’homme en a tout juste fini d’être un singe*. Et tout le monde n’est pas raccord sur la route à prendre. Lire la suite

Oscar et la dame rose, d’Éric-Emmanuel Schmitt (2002)

Comme dirait ma petite sœur, Oscar et la dame rose n’est « pas seulement un livre triste qui parle de thèmes graves et importants, c’est plus que ça. Et même si les lettres envoyées à Dieu, à sens unique, sont drôles, elles restent poignantes. » (Oui, ma petite sœur est une fine analyste ☺)

oscar et la dame rose schmittC’est l’histoire d’Oscar, un petit garçon qui va mourir. Il le sait, le lecteur le sait, tout le monde le sait. Que faire du peu de temps qui lui reste ? Lire la suite

L’été où je suis né, de Florence Hinckel (2010)

Livre choisi sans autre raison qu’il était court et que je n’avais rien pour mes trajets de métro de la matinée, L’été où je suis né fut effectivement une lecture rapide, facile, efficace — peut-être moins développée que je l’espérais.

l'été où je suis né florence hinckelLéo est né sous X, et depuis qu’il est petit, il lui parle, à cette X inconnue, ce pilier mouvant de sa vie qui semble l’empêcher de se construire vraiment. Lire la suite

(Citation) N’est-il pas étrange

neverland henry millerImage de Imaginactory sur Etsy, inspirée de Peter Pan, de James Matthew Barrie (1911). Citation de Henry Miller, Ils étaient vivants et ils m’ont parlé (1957).

Messieurs les enfants, de Daniel Pennac (1997)

Daniel Pennac ou la poésie du nawak. Comme toujours, c’est plein d’humour, comme toujours il y a une sorte de mystère à élucider, et contrairement à d’habitude, cette fois-ci, c’est non seulement excentrique, mais fantastique.

messieurs les enfants daniel pennacL’imagination ce n’est pas le mensonge ! les accuse le professeur de français Crastaing, l’homme le moins doux de toute l’histoire de l’Éducation Nationale. Igor, Joseph et Nourdine détestent ses exigences rédactionnelles comme l’intégralité de son odieuse personne, de toute l’intensité de leurs treize ans. La dernière de Crastaing ? Vous vous réveillez un matin et vous constatez que vous avez été transformé en adulte. Complètement affolé, vous vous précipitez dans la chambre de vos parents : ils ont été transformés en enfants. Racontez la suite. Lire la suite

Quelques minutes après minuit, de Patrick Ness (2011)

Mince, c’est triste. Triste de façon cruelle, intelligente et belle. Triste de façon douce et irréparable, comme un conte d’Andersen. Encore une fois, j’ai été séduite par la belle couverture, mais surtout, ici, par le nom de l’auteur qui malgré une première rencontre ratée (avec Et plus encore), a su me démontrer son talent (avec Le Chaos en marche).

Quelques minutes après minuit, Conor reçoit la visite d’un monstre. Un monstre millénaire, immense et puissant. Pourquoi le monstre est-il là ? Que lui veut-il ? Conor n’est pas impressionné. Lire la suite