TOP LITTÉRATURE 2018. Partie 2 : ado-adulte

Il y a quelques jours semaines, je vous recommandais une (trop longue) liste d’excellents romans jeunesse (8-12 ans), dans mon TOP LITTÉRATURE JEUNESSE (partie 1)

Aujourd’hui, je vous recommande une (encore plus longue) liste : celle de mes…

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La dernière marée, d’Aylin Manço (Talents Hauts 2019)

Je me prête aujourd’hui à un exercice difficile : rédiger un article sur le roman d’une amie, en sachant qu’elle sait que j’ai lu (le roman) et que je sais qu’elle le lira (l’article).

C’est déjà beaucoup trop compliqué pour un dimanche matin, te dis-tu en défroissant péniblement tes paupières — et tu as raison. C’est pourquoi j’ai décidé d’émailler cette chronique littéraire d’images et de diagrammes colorés, qui nous reposeront l’âme et la cervelle à tous les deux, et nous permettront de glisser distraitement de haut en bas sans rien manquer de la substantifique beauté mélancolique de ce premier roman d’une rare puissance symbolique :

La dernière marée,
d’Aylin Manço
(Talents Hauts, 2019)

Le récit se déroule sur une dizaine de jours, qui correspondent aux vacances d’été très étranges d’une fille de 13 ans, Élo, partie à la mer (comme chaque année) avec ses parents qui (pas comme chaque année) semblent en pleine rupture avec la réalité. Nous avons donc, en invités :
– le père Philémon (bonne pâte, un peu à la masse)
– la mère Anna (distante, totalement à la masse)
– Élo (et ses questionnements existentiels d’ado rageuse, parmi lesquels : Mais putain pourquoi personne me dit rien dans cette famille et c’est quoi leur problème au juste ?)
– et, en featuring spécial : la fin du monde. Narmol.
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Opération pantalon de Cat Clarke (Robert Laffont, 2017)

Article par Skarabäus

Je ne sais pas si c’est la production éditoriale de ces derniers mois, ou simplement le réseau de bibliothèque que je fréquente, mais je suis « tombée » sur beaucoup de livres jeunesse qui parlent d’identité non cisgenre ou d’orientation sexuelle non hétéronormée… Et ça, c’est une bonne chose.

Pitch : Olivia, pardon Liv, n’est pas ce que son apparence extérieure laisse croire. Et du coup, l’obligation de la jupe d’uniforme, c’est pas possible pour… elle. Enfin, lui. Oui, c’est compliqué.
Et il y a des tas de trucs encore plus compliqués…

À quel point compliqués ?

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Colorado train, de Thibault Vermot (Sarbacane, 2017)

Article par Bloup

Impatient(e) de retrouver les héros de la série Stranger Things ? Avant de vous plonger dans la prochaine saison, voici un petit quelque chose pour vous remettre doucement dans l’ambiance…

1949, ville de Durango, État du Colorado. George, Suzy, Don, Durham, Michael et son frère Calvin, sont inséparables. La vie qu’ils mènent paraît tout à fait normale pour des adolescents d’après-guerre : entre deux plans pour fabriquer des fusées, ils cherchent à éviter les mouises avec Moe et sa bande, les affreux de la ville. Ce quotidien aurait pu ne connaître jamais de fin, mais un train arrive un jour avec un passager clandestin… Doucement, une menace s’installe autour des héros, une menace qui finira par les prendre en chasse !

POURQUOI C’EST COOL

  1. La bande de copains inséparables

L’amitié entre les 6 personnages principaux est dépeinte de manière toute simple et authentique : chacun avec sa personnalité, ils se complètent, se chamaillent, se serrent les coudes… Bref, ils sont joliment unis et laissent entrer sans peine le lecteur dans leur cercle.

Même dans leur manière de parler, les personnages (ados en 1949) font très authentiques (petites insultes affectives, introductions de parties en anglais telles qu’on peut en dire dans notre quotidien après avoir regardé trop de séries américaines — ou juste de la pub, les petites phrases en anglais sont partout autour de nous). Par exemple

– T’as des preuves ? T’as des détails ?
– Bah non.
– Bah, ferme-la mon gros. Just sit and think. (p. 82) Lire la suite

L’aube sera grandiose, d’Anne-Laure Bondoux (Gallimard Jeunesse, 2017)

Je vous avais promis de vous parler de L’aube sera grandiose. Comme il sort bientôt (le 21 septembre 2017) c’est l’heure de tenir ma promesse :

Épopée jubilatoire d’une cavale familiale à la Malavita, récit intimiste sur deux générations, le nouvel Anne-Laure Bondoux est un petit bijou.

 

Sans prévenir, la mère de Nine l’embarque pour une virée mystérieuse. Titania Karelman, romancière à succès, « la fée du suspense », conduit alors sa fille dans une petite cabane près d’un lac, et lui promet que la nuit va être longue. Elle a en effet décidé de lui révéler un lourd et fascinant secret de famille.

Au fil du récit, on découvre une famille haute en couleur (pour ne pas dire psychédélique) que Nine ne connaissait pas. Puis le mystère s’épaissit lorsqu’on apprend l’identité du père de Titania (et donc du grand-père de Nine) : un type peu recommandable (c’est rien de le dire) aux activités quelques peu illégales (*tousse, tousse*). Titania et ses frères, qui ont échappé à son emprise il y a bien longtemps, ont toujours craint son retour, et ceci pour une bonne raison, que Nine ne vas pas tarder à découvrir…

Car, pour la première fois de sa vie, à l’aube de cette nuit de secrets, elle va rencontrer sa grand-mère et ses oncles psychédéliques.
Une famille de cinéma, sortie de derrière le rideau pour la saluer.

Ok, donc,
POURQUOI C’EST BIEN ? Lire la suite

Des livres pour réussir ton BINGO LECTURE de l’été

Pour cet été, que vous partiez en vacances aux Îles Grenadine ou que vous restiez les doigts de pieds en éventail sur votre canapé usé, il va vous falloir des livres. Beaucoup de livres. Heureusement, l’Internet vient à votre secours avec :

Comme vous, j’ai vu fleurir de nombreuses listes de lecture estivales, et pour vous proposer la mienne, j’ai choisi de reprendre le BINGO lecture proposé par Gallimard Jeunesse. Parce que j’aime beaucoup ce mot.

Vous connaissez le principe du bingo : il faut remplir une ligne. (Horizontale, verticale, diagonale.) Je trouve le principe fun et motivant, pour se lancer un petit défi d’été réalisable — 4 livres pour les lecteurs raisonnables, jusqu’à 16 pour les affamés !

Comme je fais partie des affamés (voire, disons-le, des déséquilibrés monomaniaques), je vous ai concocté une ÉNORME liste de suggestions de lecture qui mélange BD et romans et qui va de la jeunesse (8-12 ans) au public ado-adulte.

C’est gratuit, ça me fait plaisir.

PREMIÈRE LISTE : ROMANS ET BD ADO-ADULTE Lire la suite

Sauveur et Fils (1-2-3), de Marie-Aude Murail (L’École des Loisirs, 2016-2017)

Article par Patatita, nouvelle chroniqueuse

Voilà une saga dont j’attendais beaucoup. Et quand je dis beaucoup, j’entends : « Dernière parution de mon auteure préférée depuis que j’ai 10 ans, miam !! ». J’ai donc ouvert ce livre, déjà prête à l’aimer de tout mon cœur, et c’est avec la joie d’un petit cabri maladroit que je me lance dans cette première chronique !

Rue des Murlins se trouve Sauveur, psychologue clinicien d’origine antillaise. Il partage sa vie entre son cabinet de consultation et son appartement où l’attend son fils Lazare, une simple porte séparant ces deux univers. Il voit défiler chaque jours ses patients comme autant d’histoires personnelles qui se mêlent de drames, d’espoirs. Dans sa propre vie, on suit le quotidien d’un père et de son fils : l’école, les soirées pizza, les fous rires et les secrets de famille.

Voilà trois beaux romans dont j’ai aimé l’écriture comme on aime retourner dans la maison de son enfance, avec les bonnes odeurs du petit déjeuner et le vieux chat qui dore au soleil… et dont j’ai aimé l’intrigue et les personnages comme on se rendrait compte que les habitants sont désormais une bande d’inconnus déjantés — avec laquelle on sympathise très vite ! Lire la suite

Le monde selon Walden, 8 millions de followers, de Luc Blanvillain (Scrinéo, 2016)

Article par Bloup

Nous avons tous connu, au cours de notre scolarité, un élève différent. Qui ne s’habillait pas comme les autres, ne parlait pas comme les autres, n’avait pas les mêmes centres d’intérêt… Quelqu’un comme Walden.

Le monde selon walden de Luc Blanvillain ScrineoLa vie de Walden au collège serait bien difficile s’il n’avait pas :

  • son meilleur ami, Clément ;
  • sa chère et tendre Zelda ;
  • une technique bien particulière pour repousser ceux qui viennent l’embêter : le chant lyrique.

Au cours de l’une de ces agressions quotidiennes un élève a la bonne idée de filmer Walden, alors habillé en kilt, tandis qu’il entonne l’Amour est enfant de bohème. La vidéo, aussitôt publiée sur YouTube, est un succès tel qu’un célèbre présentateur télé vient faire un reportage sur Walden. Le phénomène Walden est né. Alors que tous les élèves du pays cherchent soudain à lui ressembler, Walden, Clément et Zelda essayent de profiter de la situation pour

  1. sauver une famille de renards égarée en ville,
  2. aider les sans-abri, et
  3. tant qu’à faire, tenter d’instaurer la paix dans le monde.

Mais comme on l’imagine aisément, ils vont apprendre que la renommée est une amie bien peu fidèle(Ne jamais manquer une occasion de citer Gilderoy Lockhart.)

Gilderoy Lockhart

#AtoutComiqueDuTome2

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Lettre à Line, d’Amélie Billon (Alice, 2015)

Article par Stern, nouvelle chroniqueuse

L’autre jour, fouinant dans ma chère bibliothèque municipale, je suis tombée par hasard sur Lettre à Line. La couverture bizarre m’a retournée l’estomac et la quatrième de couverture qui m’a aussitôt rappelée mon propre vécu. Il fallait absolument que je le lise !

Louise est adulte et a laissé son adolescence derrière elle depuis longtemps. Pourtant, un jour, sa fille tombe sur une photo d’elle à treize ans aux côtés d’une jeune inconnue… et Louise se replonge dans ses souvenirs. Elle rédige donc une longue lettre à Line, sa meilleure amie du collège. Elle déroule le fil d’une amitié qui se brise sur les convenances sociales et les moqueries cruelles si caractéristiques de cet âge. Line s’enfonce sans que Louise trouve la force de lui tendre la main.

Lettre à Line est une magnifique ode à l’amitié, mais aussi une critique de l’adulte sur le comportement de l’adolescente qu’elle était. Lire la suite

Le premier qui pleure a perdu, de Sherman Alexie (2008)

Article par Bloup

Il est de ces livres qui attirent le regard. Il suffit parfois d’un rien : pour moi, il n’a fallu que le petit jouet d’Amérindien bleu sur fond noir pour que je tende la main vers l’ouvrage et lise la 4e de couverture…

Junior est un Indien de la réserve Spokane (État de Washington, US) et il nous livre ici son journal intime. Depuis toujours souffre-douleur de la réserve, il a l’opportunité d’aller au lycée de Reardan, la ville voisine… Et ainsi de devenir un « indien à temps partiel »*. Mais, si cela semble être une véritable chance pour lui, il n’en est qu’au début de la bataille pour se faire accepter par les « blancs » d’une part, et se faire pardonner des siens d’autre part…

the-absolutely-true-diary-of-a-part-time-indian-sherman-alexie* Le titre original est The absolutely true diary of a part-time indian. Je ne sais pas pourquoi ils n’ont pas traduit cela en français – ils voulaient sans doute un effet plus dramatique ou moins « girly » attaché à l’idée du journal intime. Néanmoins, le titre français marche parfaitement bien : cynique et puissant, on pourrait croire que Junior lui-même l’a proposé. De plus, l’expression « le premier qui… » implique non seulement Junior mais aussi de chacun des Indiens, tous dans le même bateau et dont Junior se fait le porte-parole.

Récit à la première personne qui nous est directement adressé, ce journal intime témoigne d’une véritable fureur. Fureur d’exister, de faire entendre sa voix.

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