L’AntiRentrée #2 : Un coup de cœur ne meurt jamais

Il y a quelques mois, j’ai publié un premier article « Antirentrée #1 : laisse le temps faire le tri, lis ceux de l’an dernier ! »

Toujours dans l’optique de ne pas se faire écraser, écarteler, laisser pour mort sur la plage par la

GIGANTESQUE VAGUE DES NOUVEAUTÉS

je vous propose de plonger profondément sous la vague et d’aller explorer la blogosphère à la recherche de cette précieuse perle : le coup de cœur. Pas celui qui vous saisit de sa beauté sur le moment et s’étiole à la lumière, perd son éclat au fil des semaines. Non, celui qui dure

des années.

L’intérêt ? Vous proposer une liste 100% bonheur dans laquelle piocher les yeux fermés.

Pour ce faire, j’ai consulté quelques-uns de mes blogueurs et influençeurs préférés et leur ai demandé : parmi tous les livres que tu as lus, lesquels d’entre eux, coups de cœur d’alors, ont tenu sur la durée ?
Y a-t-il donc sur la blogosphère autre chose que des coups de cœur éphémères ?
Réponse : oui, il y en a. Et pour vous j’ai compulsé les

COUPS DE CŒUR ÉTERNELS
de 25 lecteurs et influençeurs*

* 20 femmes, 5 hommes, de 15 à 35 ans, tous actifs sur les réseaux. Je listerai en fin d’article les liens vers tous les blogs volontaires concernés.

Chacun de ces 25 lecteurs m’a donné une liste de 5 à 12 (pour les plus gourmands) romans jeunesse qu’ils relisent, reparcourent ou reniflent régulièrement. Aussi, pour vous convaincre tous que l’amour peut durer 100 ans (ou au moins 3) voici, compulsés, les résultats de cette enquête d’Antirentrée.

UN COUP DE CŒUR NE MEURT JAMAIS
ou le top des romans jeunesse intemporels des blogueurs Lire la suite

La dernière marée, d’Aylin Manço (Talents Hauts 2019)

Je me prête aujourd’hui à un exercice difficile : rédiger un article sur le roman d’une amie, en sachant qu’elle sait que j’ai lu (le roman) et que je sais qu’elle le lira (l’article).

C’est déjà beaucoup trop compliqué pour un dimanche matin, te dis-tu en défroissant péniblement tes paupières — et tu as raison. C’est pourquoi j’ai décidé d’émailler cette chronique littéraire d’images et de diagrammes colorés, qui nous reposeront l’âme et la cervelle à tous les deux, et nous permettront de glisser distraitement de haut en bas sans rien manquer de la substantifique beauté mélancolique de ce premier roman d’une rare puissance symbolique :

La dernière marée,
d’Aylin Manço
(Talents Hauts, 2019)

Le récit se déroule sur une dizaine de jours, qui correspondent aux vacances d’été très étranges d’une fille de 13 ans, Élo, partie à la mer (comme chaque année) avec ses parents qui (pas comme chaque année) semblent en pleine rupture avec la réalité. Nous avons donc, en invités :
– le père Philémon (bonne pâte, un peu à la masse)
– la mère Anna (distante, totalement à la masse)
– Élo (et ses questionnements existentiels d’ado rageuse, parmi lesquels : Mais putain pourquoi personne me dit rien dans cette famille et c’est quoi leur problème au juste ?)
– et, en featuring spécial : la fin du monde. Narmol.
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Le sel de nos larmes, de Ruta Sepetys (Gallimard Jeunesse, 2016)

Article par Patatita

Hé, bonjour toi, mignon petit pavé déniché au magnifique (*paillettes et arc-en-ciel*) Salon du Livre Jeunesse de Montreuil.

4 voix se croisent.

Pourquoi Johana, brillante infirmière Lituanienne, est-elle poussée par le besoin irrépressible de sauver tous ceux qu’elle croise ? Qui est Florian, cet Allemand qui fuit sans vouloir donner son nom, et qui, étrangement, ne porte pas d’uniforme militaire ? Qu’est-ce qui pousse Emilia, jeune Polonaise qui semble cacher un lourd secret sous son manteau ? Et quel Alfred faut-il croire : le dévoué marin du Reich, ou le jeune homme qui se terre au fond d’une cale ?

La culpabilité, le destin, la honte, la peur ; le chemin de ces quatre adolescents, pris entre les tirs croisés de Staline et Hitler, les mène vers une échappatoire inespérée : le Wilhelm Gustloff, immense navire qui doit emporter des milliers de réfugiés loin du front.

Warning :
ne pas s’approcher de ce roman d’un air attendri,
la bouche en cœur, prêt à pincer ses bonnes grosses joues :
vous risqueriez de vous prendre un raz de marée émotionnel en pleine figure ! Lire la suite

Opération pantalon de Cat Clarke (Robert Laffont, 2017)

Article par Skarabäus

Je ne sais pas si c’est la production éditoriale de ces derniers mois, ou simplement le réseau de bibliothèque que je fréquente, mais je suis « tombée » sur beaucoup de livres jeunesse qui parlent d’identité non cisgenre ou d’orientation sexuelle non hétéronormée… Et ça, c’est une bonne chose.

Pitch : Olivia, pardon Liv, n’est pas ce que son apparence extérieure laisse croire. Et du coup, l’obligation de la jupe d’uniforme, c’est pas possible pour… elle. Enfin, lui. Oui, c’est compliqué.
Et il y a des tas de trucs encore plus compliqués…

À quel point compliqués ?

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5 livres jeunesses que des blogueurs m’ont donné envie de lire

COUCOU. JE VIS.

Pardon, je ne devrais pas crier, c’est toujours déstabilisant quand un proche décédé depuis longtemps vient hurler COUCOU tout près comme ça. C’est l’enthousiasme de vous retrouver, j’en perds mon étiquette.

Notez : j’ai évité de m’extraire d’un magma fuligineux dans une posture dramatique. Résurgence de savoir-vivre.

À l’occasion de PARTIR EN LIVRE (cékoi ? mécékoi ?), qui est la fête nationale du livre jeunesse organisée par le ministère de la culture (ah ok), et ne partez pas tout de suite, promis j’arrête de parler comme la page d’accueil d’une médiathèque, je me suis lancée le défi, avec quelques autres personnes généreuses et inspirées, de VOUS PARLER LITTÉRATURE JEUNESSE.

Dingue !! Je vais parler littérature jeunesse !! Vos chaussettes en tombent. Lire la suite

Colorado train, de Thibault Vermot (Sarbacane, 2017)

Article par Bloup

Impatient(e) de retrouver les héros de la série Stranger Things ? Avant de vous plonger dans la prochaine saison, voici un petit quelque chose pour vous remettre doucement dans l’ambiance…

1949, ville de Durango, État du Colorado. George, Suzy, Don, Durham, Michael et son frère Calvin, sont inséparables. La vie qu’ils mènent paraît tout à fait normale pour des adolescents d’après-guerre : entre deux plans pour fabriquer des fusées, ils cherchent à éviter les mouises avec Moe et sa bande, les affreux de la ville. Ce quotidien aurait pu ne connaître jamais de fin, mais un train arrive un jour avec un passager clandestin… Doucement, une menace s’installe autour des héros, une menace qui finira par les prendre en chasse !

POURQUOI C’EST COOL

  1. La bande de copains inséparables

L’amitié entre les 6 personnages principaux est dépeinte de manière toute simple et authentique : chacun avec sa personnalité, ils se complètent, se chamaillent, se serrent les coudes… Bref, ils sont joliment unis et laissent entrer sans peine le lecteur dans leur cercle.

Même dans leur manière de parler, les personnages (ados en 1949) font très authentiques (petites insultes affectives, introductions de parties en anglais telles qu’on peut en dire dans notre quotidien après avoir regardé trop de séries américaines — ou juste de la pub, les petites phrases en anglais sont partout autour de nous). Par exemple

– T’as des preuves ? T’as des détails ?
– Bah non.
– Bah, ferme-la mon gros. Just sit and think. (p. 82) Lire la suite

TOP 5. Mauvais livres à la mode et ce que je vous recommande à la place

« Owi ! C’est l’instant langue de vipère ! » vous réjouissez-vous en remuant du derrière pour creuser un petit nid confortable devant votre écran.

Aujourd’hui, je vais vous parler de livres que je trouve vastement surestimés et surreprésentés sur la blogosphère :

Avertissement (s’il est besoin) : quand je trouve un livre mauvais, cela tient à mon acception de la littérature, aux qualités que JE cherche, lis, reconnais. Et là-dessus, on n’est pas tous d’accord, je suis parfois même très seule, comme il t’arrive de l’être quand tu corriges une faute de grammaire au repas de Noël et que personne, absolument PERSONNE, n’est d’accord avec toi. (Alors que, bien sûr, tu as raison. Quelle horreur. Rien que d’y penser, tu en frissonnes encore.)

Bref, par exemple, je trouve qu’une grande proportion des romans de Marguerite Duras sont mauvais. Ce qui devrait te mener habilement à l’idée suivante :

CE N’EST PAS PARCE QUE JE DIS QUE CES LIVRES SONT MAUVAIS
QU’ILS LE SONT DANS L’ABSOLU

Et surtout, ce qui m’intéresse, davantage que d’en dire du mal (même si toi et moi, on aime bien dire du mal, parfois), c’est de proposer, à la place de ces mauvais livres à la mode, des titres dans le même genre qui sont merveilleux et infiniment meilleurs.

Ready ?

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Shikanoko, t. 1. L’Enfant du Cerf, de Lian Hearn (2017)

Article par Sheepy, nouvelle venue sur Allez Vous Faire Lire !

Un préquel du Clan des Otori : vous en rêviez ? Lian Hearn l’a fait !

Le préquel s’ouvre sur les (més)aventures d’un tout nouveau personnage, Shikanoko. Pour qui n’a pas lu les Otori, c’est parfaitement accessible.

Laissé pour mort, Shikanoko va se réfugier chez un sorcier qui lui fabrique un masque contenant tous les pouvoirs de la forêt. Engagé par un seigneur de la guerre, il va alors se retrouver au centre des luttes de pouvoir pour l’accession au Trône du Lotus. Seigneurs de la guerre, sorciers, jeunes gens en quête d’identité et esprits tirés du folklore japonais s’entremêlent dans cette course pour le pouvoir.

Un début difficile mais une suite prometteuse.

Plutôt mitigée dans les premières pages, voire carrément déçue (cf. plus bas), j’ai pourtant poursuivi ma lecture et… j’ai bien fait ! J’ai retrouvé ce que j’aimais dans la saga de Lian Hearn. Lire la suite

L’aube sera grandiose, d’Anne-Laure Bondoux (Gallimard Jeunesse, 2017)

Je vous avais promis de vous parler de L’aube sera grandiose. Comme il sort bientôt (le 21 septembre 2017) c’est l’heure de tenir ma promesse :

Épopée jubilatoire d’une cavale familiale à la Malavita, récit intimiste sur deux générations, le nouvel Anne-Laure Bondoux est un petit bijou.

 

Sans prévenir, la mère de Nine l’embarque pour une virée mystérieuse. Titania Karelman, romancière à succès, « la fée du suspense », conduit alors sa fille dans une petite cabane près d’un lac, et lui promet que la nuit va être longue. Elle a en effet décidé de lui révéler un lourd et fascinant secret de famille.

Au fil du récit, on découvre une famille haute en couleur (pour ne pas dire psychédélique) que Nine ne connaissait pas. Puis le mystère s’épaissit lorsqu’on apprend l’identité du père de Titania (et donc du grand-père de Nine) : un type peu recommandable (c’est rien de le dire) aux activités quelques peu illégales (*tousse, tousse*). Titania et ses frères, qui ont échappé à son emprise il y a bien longtemps, ont toujours craint son retour, et ceci pour une bonne raison, que Nine ne vas pas tarder à découvrir…

Car, pour la première fois de sa vie, à l’aube de cette nuit de secrets, elle va rencontrer sa grand-mère et ses oncles psychédéliques.
Une famille de cinéma, sortie de derrière le rideau pour la saluer.

Ok, donc,
POURQUOI C’EST BIEN ? Lire la suite

Vango, de Timothée de Fombelle (Gallimard Jeunesse, 2010-2011)

Il est venu le jour où je perds la moitié de mes amis. Car aujourd’hui, je publie une chronique « Meh » de Vango.

Bon, resituons sur la carte : « Meh », ça veut dire que j’ai un ressenti mitigé, ni Top, ni Flop.

Zoomons davantage sur la carte : dans la grande ville des « Meh », Vango se situe les fesses dans le vide, raccroché au rempart par les bras. J’ai aimé cette lecture. MAIS. Elle m’a souvent frustrée, agacée, déçue… en somme, je l’ai « aimeh ».

Pourtant, ça s’annonçait vraiment, vraiment bien. Timothée de Fombelle, je l’avais plutôt à la bonne (je l’ai toujours à la bonne, d’ailleurs) … puisque j’avais adoré d’amour Le Livre de Perle, qui était mon coup de cœur de 2015 (cf. Mon Top Jeunesse 2015), mais aussi Tobie Lolness, l’un de mes grands chouchous de tous les temps (cf. mon Top Jeunesse 2016), et enfin, dans un genre très différent, le magnifique monologue théâtral (paru en littérature générale, chez Actes Sud) Je danse toujours.

 

Donc pour l’instant, c’était un sans faute.

Je savais que c’était trop beau pour être vrai.

Je rédige cette critique non seulement pour la joie sauvage qu’elle me procure (comme tout Français qui se respecte, j’aime me plaindre quand il fait froid, quand il faut chaud, quand j’ai les chaussettes mouillées, des miettes sur mon canapé, etc.) mais aussi et surtout pour comprendre pourquoi ce qui a fonctionné dans Tobie n’a pas fonctionné ici.

On parle ici d’un bon livre. Gardez à l’esprit que malgré toutes les faiblesses que je vais souligner dans la suite de cet article, Vango est un bon roman.

Place, donc.

Paris, 1934. Vango est allongé sur le parvis de Notre Dame, prêt à être ordonné prêtre dans la cérémonie de sa vie. Pourtant, celle-ci est interrompue par la police venue l’arrêter — et, bientôt, par des balles qui fusent d’une fenêtre haut perchée, plus loin. Encore et toujours ces mystérieux assassins à ses trousses ! Les mêmes depuis des années. Vango s’enfuit en escaladant la façade de la cathédrale, échappe à ses poursuivants comme une anguille, saute de toits en toits, reprend sa course interrompue, abandonne ses rêves. Dans la foule, une jeune fille transie de froid n’ose pas admettre qu’elle est soulagée — il ne sera pas prêtre.
Quels mystères recèle le passé de Vango pour le mettre ainsi en ligne de mire de dangereux tueurs acharnés ? Et pourquoi la police le poursuit-elle ?

POURQUOI C’EST BIEN Lire la suite