Six of Crows, de Leigh Bardugo (2015, VF Milan, 2016)

Article par Bloup

Un livre où les héros sont des hors-la-loi égoïstes et égocentriques, ça vous dit ?

Dans la ville portuaire de Ketterdam, une terrible rumeur court : une nouvelle drogue aurait envahi les rues, une drogue inédite qui rendrait les Grishas (humains aux dons particuliers) surpuissants… et totalement dépendants.

Un riche marchand s’en inquiète et offre une belle récompense à Kaz (membre éminent d’un gang, celui des « Dregs ») pour enlever Bo Yul-Bayur (suspecté d’être à l’origine de la drogue). Ce dernier est enfermé au Palais de Glace, dans le royaume voisin de Fjerda.

Pour mener à bien sa mission, Kaz s’entoure des meilleurs complices :

  • Inej, acrobate hors pair surnommée Le Spectre ;
  • Jesper, tireur imbattable ;
  • Nina, elle-même Grisha spécialiste du corps et des émotions ;
  • Matthias, ancien soldat connaissant bien le Palais de Glace ;
  • et Wylan, expert en explosions.

Bourrés de vices, traumas, tares et faiblesses, les « Six of Crows » (du Crow Club, QG des Dregs) doivent pourtant apprendre à travailler ensemble s’ils veulent une chance de sortir vivants de leur mission…

Guerres de gangs, misère humaine, enjeux personnels… Oubliez paillettes et bons sentiments dans ce roman original au rythme haletant !

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Sauveur et Fils (1-2-3), de Marie-Aude Murail (L’École des Loisirs, 2016-2017)

Article par Patatita, nouvelle chroniqueuse

Voilà une saga dont j’attendais beaucoup. Et quand je dis beaucoup, j’entends : « Dernière parution de mon auteure préférée depuis que j’ai 10 ans, miam !! ». J’ai donc ouvert ce livre, déjà prête à l’aimer de tout mon cœur, et c’est avec la joie d’un petit cabri maladroit que je me lance dans cette première chronique !

Rue des Murlins se trouve Sauveur, psychologue clinicien d’origine antillaise. Il partage sa vie entre son cabinet de consultation et son appartement où l’attend son fils Lazare, une simple porte séparant ces deux univers. Il voit défiler chaque jours ses patients comme autant d’histoires personnelles qui se mêlent de drames, d’espoirs. Dans sa propre vie, on suit le quotidien d’un père et de son fils : l’école, les soirées pizza, les fous rires et les secrets de famille.

Voilà trois beaux romans dont j’ai aimé l’écriture comme on aime retourner dans la maison de son enfance, avec les bonnes odeurs du petit déjeuner et le vieux chat qui dore au soleil… et dont j’ai aimé l’intrigue et les personnages comme on se rendrait compte que les habitants sont désormais une bande d’inconnus déjantés — avec laquelle on sympathise très vite ! Lire la suite

Lettre à Line, d’Amélie Billon (Alice, 2015)

Article par Stern, nouvelle chroniqueuse

L’autre jour, fouinant dans ma chère bibliothèque municipale, je suis tombée par hasard sur Lettre à Line. La couverture bizarre m’a retournée l’estomac et la quatrième de couverture qui m’a aussitôt rappelée mon propre vécu. Il fallait absolument que je le lise !

Louise est adulte et a laissé son adolescence derrière elle depuis longtemps. Pourtant, un jour, sa fille tombe sur une photo d’elle à treize ans aux côtés d’une jeune inconnue… et Louise se replonge dans ses souvenirs. Elle rédige donc une longue lettre à Line, sa meilleure amie du collège. Elle déroule le fil d’une amitié qui se brise sur les convenances sociales et les moqueries cruelles si caractéristiques de cet âge. Line s’enfonce sans que Louise trouve la force de lui tendre la main.

Lettre à Line est une magnifique ode à l’amitié, mais aussi une critique de l’adulte sur le comportement de l’adolescente qu’elle était. Lire la suite

Saga, de Brian K. Vaughan et Fiona Staples (2012-…)

Au salon du livre de Paris qui se tenait le mois dernier, je me suis laissé tenter par plusieurs bande-dessinées dont l’ovni Saga que plusieurs libraires m’avaient conseillé.

Sept tomes de cette série de comics américains sont déjà parus, dont six on été traduits en français. Je n’ai lu que les trois premiers pour l’instant, mais je suis assez sûre de mon coup de cœur…

…donc c’est parti pour une recommandation sans réserve de :

 

Mais pourquoi donc ai-je craqué si complètement ?

  • C’est terriblement original.

Saga est un « space-opéra épique », nous dit Wikipédia. En quoi Wikipédia est à côté de la plaque comme rarement, car le propre de cette Saga, sa singularité, ce qui fait tout son charme, c’est que, justement, elle n’est pas épique. C’est un space-opéra intimiste, qui retourne comme un gant tous les codes du genre en concentrant son intrigue sur un couple de personnages pacifistes qui fuit le conflit galactique à l’arrière-plan.

On retrouve l’invention propre aux space-operas dans la richesse des races extra-terrestres, notamment, mais on ne retrouvera pas la tension guerrière et les combats spatiaux d’un Battlestar Galactica (très bonne série, en passant) : Saga s’articule autour d’un couple qui s’aime, pas de deux armées qui s’affrontent.

Quand il y a des traits sur les images, c’est dû à la qualité discutable de mon maudit scanner, pas à l’impression de la BD.

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Circus Mirandus, de Cassie Beasley (Auzou, 2015)

Article par Bloup

Encore un livre dont la couverture attire le regard. Au feuilletage, l’objet est beau : rabats colorés, débuts de chapitres soignés… Mais est-ce aussi enchanteur à l’intérieur ?

Circus Mirandus Cassie BeasleyMicah vit seul avec son grand-père Ephraim. Celui-ci lui raconte des histoires incroyables : quand il était jeune, il a visité le plus merveilleux des cirques, le Circus Mirandus, avec ses animaux extraordinaires, sa belle acrobate qui vole dans les airs et, surtout, l’Homme qui Plie la Lumière, ce magicien qui lui a promis un miracle… Lorsque Ephraim tombe gravement malade, la vieille tante Gertrudis vient habiter avec eux… et sous prétexte qu’elle ne croit pas à ces histoires, elle interdit au garçon de voir son grand-père ! Pourtant, Micah est sûr que le Circus Mirandus existe, et devient persuadé d’une chose : s’il le retrouve, il pourra guérir son grand-père.

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Circus Mirandus est un beau voyage dans le rêve. Très bien construit, il regorge de points forts… Lire la suite

Miss Peregrine (t.3), La bibliothèque des âmes, de Ransom Riggs (VO 2015, Bayard Jeunesse 2016)

Article par Bloup… et Bynocle, nouvelle chroniqueuse.

Pour la troisième et dernière fois, je m’apprête à vous parler de la trilogie des Enfants Particuliers. Si j’avais beaucoup apprécié le premier tome, le deuxième m’avait laissée dubitative. Quid, alors, de La bibliothèque des âmes ?

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Autant vous le dire tout de suite : je suis mitigée, à l’image de mon regard sur la série entière. C’est pourquoi je vais me faire aider dans cette chronique par Bynocle, une petite nouvelle chez Allez Vous Faire Lire !

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[Bynocle] Salut les gens ! Hey oui, je me lance dans la Lupiot’aventure (certes ce mot n’existe pas mais bon vous voyez l’idée). Vous me reconnaîtrez à l’adorable avatar que vous voyez sur la gauche. Je suis une grande dévoreuse de livres compulsive. Mais ne vous inquiétez pas, ce n’est ni héréditaire ni contagieux… Bref. Tout ça pour dire que même si les arguments de Bloup sont pertinents sur plusieurs points, mon avis sur la série diffère un peu du sien… (Non, je n’ai pas du tout lu les trois tomes en une semaine. Hum, j’ai seulement eu besoin du week-end…).

[Lupiot] Avertissement : cette chronique est un SPOILER absolu.

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Si vous comptez lire la saga, engagez vous dans cet article à vos risques et périls… (Et à l’encontre nos conseils désespérés.) Mais si vous l’avez déjà lue ou n’en avez pas l’intention, venez donc ! Ça pinaille et ça aime dans tous les sens : une (longue) chronique qui fait feu de tout bois pour vous révéler la vérité sur la saga « Miss Peregrine et sa marmaille bizarre ».

[Bloup] Résumé : Nous avions laissé Jacob, Emma et Addison en très mauvaise posture dans le métro londonien… S’ils parviennent à s’en échapper de justesse, ils ne sont pas au bout de leurs peines : pour retrouver leurs amis enlevés par les Estres, ils vont devoir s’infiltrer dans l’inquiétante boucle temporelle appelée l’Arpent du Diable. Esclavage, trafic, pauvreté, mercenaires, présence de Sépulcreux… sont quelques uns des « petits problèmes » auxquels ils seront confrontés. Mais, alors que la situation semble bel et bien désespérée, Jacob commence à comprendre toute l’étendue de son pouvoir particulier (…il était temps). Le combat final contre Caul (la menace fantôme depuis le tome 1) approche, et avec lui, la réponse à cette question : la Bibliothèque des âmes est-elle une simple légende ou la source de tous leurs ennuis ?

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Caul au réveil, probablement.

Le garçon qui courait, de François-Guillaume Lorrain (2017)

Voilà un roman dont je n’attendais pas une grosse claque (je lis peu de romans historiques, me méfiant un peu de l’aspect tire-larmes) et qui m’a complètement prise par surprise :

Très jolie couverture, en passant.

Très jolie couverture, en passant!

Kee-chung, un jeune garçon coréen (tout juste sept ans au début du roman), vit sous l’occupation japonaise, comme tout son pays. Un jour, son grand frère ose un acte de rébellion à l’école, ce qui déclenche l’ire des occupant. Tandis qu’ils sont poursuivis par des soldats, son frère lui crie de COURIR.

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De ce jour, Kee-chung ne fait plus que courir. Partout, tout le temps. D’année en année, il perfectionne ce don, jusqu’à être repéré, et contraint de courir aux JO sous les couleurs ennemies du Japon. Après les Jeux, il n’aura de cesse de laver cette honte en contribuant à la gloire de la Corée, par tous les moyens…

Récit initiatique et aventure historique, la trajectoire humaine de Kee-Chung, de son enfance à sa mort, suit un arc sacrificiel et salvateur, ce qui le rend à la fois intouchable et hyper attachant.

Pourquoi ça m’a tant plu Lire la suite

Lady Helen 1. Le Club des Mauvais Jours, d’Alison Goodman (2015)

Avez-vous repéré cette très (très) jolie couverture apparue dans le rayon YA il y a quelques semaines ?

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Lady Helen se présente avec une esthétique à la Jane Austen (à raison). Ce que la couverture ne vous dit pas, en revanche, c’est que si ce roman a certes un pied dans la romance historique, l’autre est fermement planté dans le fantastique.

Déserrez votre corset et remontez vos longs gants blancs, il est l’heure d’aller kicker du démon.

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Londres, 1912. Helen Wrexhall s’apprête à entrer dans le monde au cours de la cérémonie de présentation à la reine. Tout devrait se passer à merveille mais plusieurs événements s’enchainent et viennent semer le trouble dans l’esprit d’Helen. Entre son obsession soudaine pour une miniature représentant sa mère, la disparition d’une servante, les frasques surprenantes de l’une de ses meilleures amies et le retour d’un jeune noble aussi détesté que mystérieux, elle n’est pas au bout de ses surprises ! Lire la suite

Miss Charity, de Marie-Aude Murail (2008)

Roman historique, girl power et souris de compagnie, voilà le programme pour aujourd’hui !

Article par Bloup

La vue de ce pavé, au milieu d’une étagère de livres jeunesse, peut rebuter. La couverture, blanche et simple, ne dévoile pas grand-chose du contenu : un grand sofa d’un autre siècle, une fille assise dessus, un lapin dans ses bras. Le nom de l’auteur, toutefois, pousse à ouvrir le mastodonte…

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Miss Charity a trouvé sa première souris à l’âge de 5 ans. Dès lors, grâce à la complicité de sa bonne et de sa gouvernante, elle installe une véritable ménagerie au troisième étage de la propriété londonienne de la famille Tiddler. Passionnée de Shakespeare et de la nature, elle passera son enfance à apprendre par cœur les pièces de théâtre et à peindre des aquarelles de ses lapins, souris, hérissons et autres petits habitants de sa ménagerie, au grand dam de sa mère et de ses cousines. Pour la jeune fille, qui se transforme peu à peu en femme, ce mode de vie est bien plus qu’une lubie : c’est un parcours du combattant vers l’indépendance.

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Genesis, de Bernard Beckett (2006)

Article par Bloup

Voici à nouveau l’un des romans que Lupiot évoquait dans sa saga sur la dystopie. Genesis est singulier dans ce genre ; il est assez philosophique, et peut faire un effet coup au plexus si vous vous laissez happer par la mécanique du récit…

Dans un futur plus ou moins proche, c’est le grand jour pour Anaximandre : depuis trois ans, elle prépare avec passion et acharnement son sujet dans le but d’entrée à l’Académie.

Aujourd’hui, elle passe devant le jury dont tout son avenir dépend.

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Dum dum dummmm ! Suspense.

Encore un récit enchâssé très bien mené : la soutenance d’Anaximandre n’est qu’un prétexte à une autre histoire, celle d’Adam Forde, son sujet d’étude. Et cette dernière s’avère le support d’une réflexion sur la nature humaine et le libre-arbitre. Lire la suite