Le Premier, de Nadia Coste (2015)

Ce qui m’a d’abord intriguée, c’est la couverture. Difficile de l’ignorer, à côté des couvertures girly et autres images de synthèse qu’on trouve si facilement sur les tables littérature ado.

Une couverture bizarre, sanglante.

Le résumé m’a bien plu aussi ensuite, mais je dois confesser que j’ai un faible pour les frères ennemis.

Donc, de quoi ça cause ?

le premier nadia coste scrinéoC’est la fin de la préhistoire. Le jeune Vaïn est désespérément envieux de son frère aîné à qui tout réussit. Il est plus beau, plus fort. C’est un excellent chasseur et il s’apprête à chercher un auroch. S’il réussit à ramener une bête, il pourra épouser la fille de ses rêves. Vaïn, malade de jalousie, décide de le suivre pour le faire échouer. Bientôt c’est l’accident, et le frère aîné en profite pour se débarrasser de son cadet encombrant. Mais suite à de mystérieuses circonstances, Vaïn se réveille dans la rivière avec une étrange affliction qui le rend sensible au soleil et avide de sang et de vengeance.

C’est donc une réécriture du mythe vampirique. Nadia Coste respecte les codes. Vaïn ne comprend rien à ce qui lui arrive et découvre au fur et à mesure ses capacités, tandis que sa haine pour son frère meurtrier ne fait qu’augmenter.

C’est plutôt bien écrit. Le style, assez simple, n’en est pas moins efficace et la narration bien menée. On a envie de savoir ce qu’il se passe ensuite, même s’il faut le dire Vaïn et son frère Urr sont tout sauf des personnages sympathiques. Ils sont même bourrés de défauts et franchement détestables. Mais Vaïn apprend.

  • Les plus :
    • Un angle de vue franchement original sur le mythe vampirique, dans un univers fourni ;
    • Un personnage étrangement charismatique ;
    • N’a qu’une corne (vous comprendrez en lisant :D).

Notez aussi que les thèmes sont violents et que les héros n’ont rien d’enfants de chœur. Il s’agit de vrais vampires que Nadia Coste n’a pas édulcorés*.

  • Les moins :
    • Un style peut-être un peu simple : si l’histoire a une vraie personnalité, la plume de l’auteur, légèrement moins ;
    • On n’échappe pas à certaines facilités (a.k.a. clichés) qui parfois font lever les yeux au ciel**.

Le roman a donc fait mouche à plusieurs reprises pour moi : une histoire de vengeance entre frères ennemis, et un parti pris à des millions d’années lumières des romances larmoyantes qu’on nous inflige depuis Twilight dès qu’il s’agit de vampires dans la littérature ado. Malgré ses faiblesses, il y a dans ce roman une vraie originalité, un univers intéressant. Je surveillerai sans aucun doute les prochains écrits de cette auteure.

Bonne lecture,

Bunny

Bunny Contributrice Allez Vous Faire Lire

 

 

 

 

Le premier, de Nadia Coste, chez Scrinéo, 2015, 311 pages

(À partir de 15-16 ans, lecteurs avertis.)


* TRIGGER WARNING : une scène de tentative de viol.

** SPOILER : on l’apprend relativement vite que Urr, le frère aîné est changé en loup-garou. S’il ne ressemble pas forcément au loup-garou habituel, la sempiternelle guerre entre vampire et loup-garou est quand même fatigante.

 

3 réflexions sur “Le Premier, de Nadia Coste (2015)

  1. Merci pour cet avis ! J’ai lu un roman récent de chez Scrineo (Aeternia) que je n’ai pas du tout aimé (j’ai pourtant lu des avis positifs sur de nombreux blogs à son sujet, à croire que je suis passée à côté de quelque chose), et je ne pensais pas racheter un livre chez cette maison d’édition. Mais j’avoue que Le Premier me tente après lecture de ton article. Notamment pour le côté sombre/non édulcoré du mythe vampirique ^^.

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    • J’ai repéré Aeternia aussi mais j’avoue que ça me disait trop rien. Y a plein de choses originales dans Le Premier et c’est surtout ça qui m’a plu. Après, il y aussi des faiblesses, mais ça ne m’a pas empêché de le lire rapidement ^^ »
      A la limite, chez le même éditeur, Le Roi des fauves ou le bouquin d’Estelle Faye me tenteraient plus 🙂
      (Bunny)

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  2. Le Premier est LE livre que j’attendais depuis longtemps. Trop longtemps. ENFIN quelqu’un qui écrit un roman vraiment ensanglanté (certes dégueulasse, les enfants, mais génial quand même!! Avec quelques sympathiques clins d’œil (a-t-elle appelé Vaïn ainsi en répercussion à Caïn -lui aussi se castagne avec son frère- ? J’espère en tous cas!) au mythe de Romulus et Rémus notamment.

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