(Infographie) Les jeunes lisent… plus que leurs aînés

Il y a peu, je me suis investie dans un projet de revue littéraire et culturelle portée par des blogueurs tout jeunes et tout pimpants. Cette revue bimestrielle papier devait être hyper canon et le 1er numéro était prévu pour septembre-octobre 2016. Ce projet est (provisoirement au moins) tombé à l’eau par manque de financement. Or mais donc, le contenu que j’avais préparé pour ce numéro 1… je vais pas le jeter avec l’eau du bain ! Namého.

Je suis même plutôt excitée à la perspective de vous le présenter.

Il s’agit d’une infographie sur la lecture chez les jeunes pour la réalisation de laquelle j’ai compulsé (t’as vu le mot savant pour faire croire que je fais ça sérieusement) les données de plusieurs études statistiques se basant sur les relevés de l’INSEE.

Plus précisément, ça s’appelle :

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J’ai eu cette idée en lisant ici et là des extraits d’une étude commandée par le CNL qui clamait « Les jeunes aiment lire ! » avec moult points d’exclamation surpris. C’est sûr que quand on passe son temps à soupirer que les jeunes sont de dangereux analphabètes adeptes de FPS qui n’entrent en librairie que pour acheter leur agenda Cyprien, « Les jeunes aiment lire », ça surprend.

Les jeunes aiment lire, donc. C’est déjà quelque chose. Mais lisent-ils ? Lisent-ils vraiment ? Toute intriguée, je me suis mise en quête de chiffres. Et il y en a. Ooohh, boy, il y en a. J’en ai fait une belle infographie parce que, comme vous, les tableaux Excel, je trouve ça moyennement sexy.

Ça vous intéresse ? C’est par ici !
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Nathan, Emma… Pourquoi il faut arrêter d’appeler ses personnages de romans par les prénoms les plus populaires IRL

Me revoilà pour un nouvel article de la catégorie Les noms dans la littérature. Vous aimez les noms ? Vous aimez la littérature ? À la bonne heure !

Avant-propos

Cet article risque de donner l’impression que je me moque de certains prénoms. Ce n’est pas le cas. J’ai même choisi exprès, pour mes exemples, des prénoms que j’apprécie, pour ne pas devenir tarabana à les taper quinze fois de suite. Aussi, gardez à l’esprit que quand je dis qu’il faut arrêter de donner à ses personnages de romans les prénoms les plus populaires IRL,

  1. c’est bien pour des considérations littéraires ;
  2. c’est une question de dosage ;
  3. j’ai de bonnes raisons, allez, continue de lire !

Donc, pourquoi faut-il arrêter de nommer ses personnages de romans avec les prénoms du Top 30 ? Mais pour ces 5 points que nous allons ci-dessous développer, pardi !

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Found in translation — L’adaptation des noms dans la littérature jeunesse

Il y a quelques temps je vous ai annoncé l’ouverture de la catégorie Les noms dans la littérature. Me revoilà !

L’adaptation des noms est une question récurrente en littérature. Est-ce que le vrai nom du personnage, c’est Severus Snape ou Severus Rogue ? On a vu des fans s’écharper pour moins que ça. Les espagnols ont choisi de garder tout le vocabulaire anglophone, le Snape, les muggles et tout ; ont-ils eu raison ?

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Débat inutile, on est d’accord : son vrai nom, c’est Snivellus.

Dans quels cas est-il judicieux d’adapter un nom ? Que faut-il prendre en compte, au juste ? À la première question, pas de réponse absolue, à la seconde, plusieurs pistes :

  1. Le lectorat visé
  2. L’intention de l’auteur
  3. Le charme de la V.O.
  4. Les habitudes du genre littéraire

Changer un nom n’est pas une question anodine, puisqu’un nom trimballe avec lui la culture du pays dont il est issu, et aussi des morceaux de l’univers du livre, qu’il sublime. L’adapter peut s’avérer un infernal casse-tête, voire une vraie mauvaise idée. La question de l’adaptation doit se faire en considération de la nature de l’ouvrage, du lectorat visé, et de sa compréhension du texte. Lire la suite

Les noms dans la littérature (nouveau thème)

J’inaugure une nouvelle catégorie d’articles du blog, consacrée aux noms dans la littérature. Je vous vois écarquiller vos jolis yeux de façon disgracieuse :

« Toute une catégorie ? T’es sûre ? Mais qu’est-ce que tu peux bien avoir à raconter sur le sujet ? »

jon stewart are you sure

Réponse :

  1. Des tas de choses que j’ai décidé de partager avec vous. Les noms dans la littérature invitent à de beaux articles réflexifs. Par exemple :
    1. Qu’est-ce que c’est que cette obsession avec le latin dans la dystopie ? Pourquoi les personnages des Hunger Games s’appellent Coriolanus, Caesar, Cinna, Cato, et ceux de Red Rising (chronique à venir) s’appellent Cassius, Nero, Octavia, Antonia ? Qu’est-ce que cela signifie qu’ils côtoient des noms anglais issus de la nature ? (Katniss, Darrow ?)
    2. Le nom est créateur d’univers : « Poudlard » et « Adalbert Lasornette » sont aussi magiques que les nombreux charmes et sortilèges qui animent le monde de Harry Potter. Comment ça se cuisine, un nom en osmose avec l’univers fictif du roman ?
    3. C’est quoi un bon nom de méchant ?
  2. Le nom d’un personnage, d’un lieu, d’une dynastie (etc.) contient un monde de symboliques liées à des références plus ou moins inconscientes du côté de l’auteur et du lecteur. Par exemple :
    1. Avouez que si Severus Rogue et Albus Dumbledore s’appelaient Thomas Jones et Alexander Livingstone l’effet serait singulièrement différent. De même pour Arwen et Aragorn s’ils s’appelaient Rosie et Rudolf.

      rufold aragorn lotr disgusted

      Rudolf…………… ?

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« Je ne lis plus et ça me désole », ou la cata culturelle du snobisme internalisé

En tant que lecteur ou lectrice, on a régulièrement des passages à vide.

Et par là j’entends : des périodes où on ne lit pas.

gasp

Des périodes où, jaloux et rêveur, on entend nos amis parler des derniers livres qu’ils ont dévorés et l’on soupire « Ahh, c’est terrible, je n’ai pas le temps en ce moment… »

Je suis personnellement en plein milieu de l’un de ces passages à vide depuis un mois. Je n’ai pas le temps ! Je travaille sur des horaires de bureau, avec une demi-heure de trajet aller et retour ; le soir et le week-end, je mène mes activités en free-lance ; en plus, je cherche un appartement et je gère le déménagement, sans parler de Game of Thrones qui a repris, des forums débilous sur lesquels j’aime lambiner le matin et à la pause déjeuner, et du temps que j’aime passer à compter mes doigts de pieds et à rêvasser.

Combien je manque de temps !

Vous l’aurez deviné, ce n’est pas vraiment ça, le problème. La raison pour laquelle je ne lis pas ce moment, c’est que je me consacre à d’autres activités. Et peut-être que je n’ai pas vraiment envie de lire, qu’aucun des livres que j’ai sous la main ne met dans mon cœur les flamouilles de l’amour, que l’idée de végéter sous la couette en scrollant sur internet me remplit d’un confort douillet — et si je me déteste un peu de perdre tant de temps sur Facebook ou Tumblr, j’ai la sensation de me faire plaisir en regardant Better Call Saul, en chinant sur Le bon coin des fauteuils pour notre nouvel appart, en chattant avec mes copinautes de forum et en lisant des articles sur la littérature jeunesse, l’homme augmenté, la contemplation dans les jeux vidéos, et comment réussir la première face d’un Rubik’s Cube.

procrastination

« Il n’y a pas de limites à ce qu’on est capable d’accomplir quand on devrait être en train de faire autre chose. »

Alors c’est QUOI ce : « Je ne lis plus et ça me désole » ? Pourquoi je suis désolée ?

Je vais vous dire ce que c’est, ma bonne dame. C’est du snobisme internalisé. C’est une sale bête qu’il faut piquer à la broche et rôtir en lui criant dessus qu’elle est moche et qu’elle nous a assez fait souffrir. Parce que ça commence de bien suffire.

Une fois que ce sera réglé, on grillera des marshmallows sur sa carcasse en savourant le bon goût de la littérature libérée.

TG

Naaaaooooon, tuez-la !

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Délit de faciès, ou la couverture ratée

Attaquons-nous à un gros morceau, attaquons-nous à ce qui cristallise bien souvent notre attachement pour un livre, et ce qui nous invite, ou non, à l’acheter.

de l'importance de la couverture lupiot allez vous faire lire

Y a pas grand-chose qui me désole davantage qu’une couverture ratée. Je ne vous parle pas d’une couverture que je trouverais « pas jolie », non, qu’importent mes goûts personnels. Je vous parle d’une couverture à côté de la plaque. Une couverture qui n’a rien compris, et qu’on ne comprend pas.

Qu’est-ce qu’une couverture ratée ?

Pour répondre à cette bien intrigante question, il va falloir s’atteler à son pendant, évidemment : qu’est-ce qu’une couverture réussie ? Là, c’est assez fastoche : une couverture doit fournir la réponse à une seule question sur le livre. UNE SEULE. Lire la suite

La dystopie jeunesse aujourd’hui (3/3). La stratégie éditoriale

Vous vous trouvez actuellement dans une saga en 3 volumes sur la dystopie. Veuillez consulter le plan :

Vous êtes donc ici :

la dystopie jeunesse aujourd'hui phénomène éditorial allez vous faire lire

Le phénomène culturel de la dystopie est évidemment un phénomène éditorial. Mon but avoué est de comprendre un chouïa comment cela fonctionne. Bien sûr, à prendre avec un peu de recul : pas mal d’éléments de réponse ne sont que mon interprétation personnelle.

Cette partie est un peu plus longue que les autres, mais y a toujours autant de gifs. #InstructionSansDouleur  Lire la suite

La dystopie jeunesse aujourd’hui (2/3). Qu’est-ce que c’est, et pourquoi ça marche ?

Vous vous trouvez actuellement dans une saga en 3 volumes sur la dystopie. Veuillez consulter le plan :

Vous êtes donc ici :

dystopie jeunesse aujourd'hui qu'est-ce que c'est pourquoi ca marche allez vous faire lire

Mon but avoué est de tout vous expliquer. Lire la suite

La dystopie jeunesse aujourd’hui (1/3) : un phénomène culturel

Vous vous trouvez actuellement dans une saga en 3 volumes sur la dystopie. Veuillez consulter le plan :

Vous êtes donc ici :

dystopie jeunesse aujourd'hui phenomene culturel allez vous faire lire

Mon but avoué est de vous démontrer, au cas où, que la dystopie en littérature jeunesse est rageusement à la mode, et même plus que ça. Lire la suite

La dystopie : les origines

Okidoki les p’tits loups, cela fait un moment que j’ai envie de faire un topo sur la dystopie en littérature jeunesse, thématique qui semble avoir été abordée par tout le monde et leurs mamans depuis deux ou trois ans, mais bon, jamais de façon hyper structurée et complète. Du moins pour ce qui est disponible sur le net. Donc je m’y colle, parce que ce sujet, il me botte.

the fun has arrived tarzan

Pour l’aspect structuré et complet, nous aurons :

Une saga en 3 volumes, « La dystopie jeunesse aujourd’hui », précédée de son volet d’introduction :

Donc c’est parti pour notre tome d’introduction…

la dystopie les origines Lire la suite