Les Fragiles, de Cécile Roumiguière (2016)

Haut les cœurs ! Chronique d’un roman beau et tuant.

les fragiles cecile roumiguiereFC’est l’histoire d’Andrew qui grandit sous nos yeux. Andy devient Drew et, de gringalet, il passe à… gringalet. Drew est un poids plume, son cœur et son corps sont facilement tourmentés par la vie, qui aime bien lui souffler dans les bronches. Il est de ceux qui entrent dans le jeu avec des mauvaises cartes. Son père est un sale con et, depuis le jour où il s’en est rendu compte vers l’âge de 9 ans, ça le mine. Sa mère est paumée, son meilleur ami se fait la malle à l’autre bout du monde, et lui, vers 11 ans, il commence à s’écraser des mégots sur les bras.

Et puis il y a Sky. Tout n’est pas tout rose pour elle non plus, mais elle apporte un souffle bienvenu. Et puis il y a Mamie (qui ne veut pas qu’on l’appelle mamie, elle est trop jeune, penses-tu, elle a eu sa fille à seize ans). Ce n’est pas le génie de la lampe, mais pas loin non plus.

Alors comment en est-on arrivé là ? « Là », c’est presque la scène d’ouverture.  « Là », c’est le Jour J, l’instant T, où du sang coule sur un tapis. Lire la suite

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Les rêves rouges, de Jean-François Chabas

Aujourd’hui 10 avril 2015 paraît un roman étonnant et détonnant, naïf et oppressant à la fois.

rêves rouges jean-françois chabasLachlan, jeune canadien de 14 ans d’origine amérindienne, n’a pas une vie simple depuis sa rencontre avec l’incroyable fille aux yeux mauves, Daffodil. Appelée l’anormale au collège, celle-ci a une fâcheuse tendance à dynamiter les conventions avec un naturel désarmant. À la fois intrépide et fragile, elle happe Lachlan dans son tourbillon, et celui-ci à son tour partage avec elle son univers — dont l’un des éléments marquants, à la fois force et faiblesse, est sa croyance en « Ogopogo ». Lire la suite

Sweet sixteen, d’Annelise Heurtier (2013)

Un livre qui se traverse d’une traite, et réussit le pari subtil de concocter, sur un sujet dur (et brûlant*), une narration équilibrée qui ne soit ni trop sombre, ni trop propre. Car ce sont là les deux écueils d’un sujet comme la fin de la ségrégation aux USA dans les années 50 : de se vouloir trop honnête et de ne devenir qu’un conte cru et cruel, violent dans les luttes et les espoirs qu’il dépeindrait. Ou bien, à l’autre extrémité du spectre, de se montrer trop bien-pensant et donner naissance à une histoire lisse et convenue, entendue mille fois, qui caresserait les blancs dans le sens du poil**. sweet sixteen annelise heurtier

Les sweet sixteen, ce sont les seize ans d’une jeune américaine, souvent une superbe fête, attendue avec impatience, qui symbolise le passage à l’âge de femme. Et à quinze ans, nos héroïnes ne devraient rien avoir de plus grave en tête que l’organisation de leurs sweet sixteen. Sauf que. Lire la suite

Littérature jeunesse, sexisme et racisme

Il est intéressant d’observer que la littérature jeunesse est l’objet de plus en plus de discours réflexifs : le sexisme et le racisme en littérature jeunesse, sans être de nouvelles thématiques, sont, les années passant et les mentalités évoluant, approchés selon de nouveaux angles.

Ainsi, sur le terrain du sexisme, Lire la suite