Le cirque des rêves, d’Erin Morgenstern (2011)

J’ai d’abord pris connaissance de ce livre via des recommandations trouvées ici et là sur Internet, je ne sais plus où, honnêtement, peut-être était-ce sur le Tumblr GoBookYourself, ou peut-être bien en consultant la liste des lauréats des prix Hugo, Locus ou Nebula. Mais j’avais ce titre en tête, « Le cirque des rêves ». Sans savoir de quoi il s’agissait, j’étais déjà à l’orée du délicieux mystère de ce roman.

le cirque des rêves erin morgensternL’esthétique de ce livre ma complètement attrapée : la première de couv’ est déjà chouette, mais les pages ! On a du rouge qui nous frôle le bout des doigts tout le long de la lecture. La dichotomie noir-rouge est d’autant plus plaisante qu’elle est le reflet de la communauté des « rêveurs » du roman, qui s’habille tout de noir avec une seule touche de rouge (fut-ce une étole ou une rose à la boutonnière). Mais qui sont ces rêveurs ? Reprenons. Lire la suite

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Pourquoi j’ai mangé mon père, de Roy Lewis (1960)

Livre reçu lors d’un échange aveugle sur Babelio : bonne surprise.

pourquoi j'ai mangé mon père roy lewis babelPourquoi j’ai mangé mon père, c’est l’histoire de l’évolution du point de vue d’un évolutionniste. Mais pas n’importe lequel ! Un homme de terrain. Ou, plutôt, un subhomme de terrain. En effet, cette fiction décalée, intelligente et délirante, suit une horde d’homo erectus à l’époque où, à peine erectus, péniblement homo, l’homme en a tout juste fini d’être un singe*. Et tout le monde n’est pas raccord sur la route à prendre. Lire la suite

L’été où je suis né, de Florence Hinckel (2010)

Livre choisi sans autre raison qu’il était court et que je n’avais rien pour mes trajets de métro de la matinée, L’été où je suis né fut effectivement une lecture rapide, facile, efficace — peut-être moins développée que je l’espérais.

l'été où je suis né florence hinckelLéo est né sous X, et depuis qu’il est petit, il lui parle, à cette X inconnue, ce pilier mouvant de sa vie qui semble l’empêcher de se construire vraiment. Lire la suite

(Citation) N’est-il pas étrange

neverland henry millerImage de Imaginactory sur Etsy, inspirée de Peter Pan, de James Matthew Barrie (1911). Citation de Henry Miller, Ils étaient vivants et ils m’ont parlé (1957).

Sweet sixteen, d’Annelise Heurtier (2013)

Un livre qui se traverse d’une traite, et réussit le pari subtil de concocter, sur un sujet dur (et brûlant*), une narration équilibrée qui ne soit ni trop sombre, ni trop propre. Car ce sont là les deux écueils d’un sujet comme la fin de la ségrégation aux USA dans les années 50 : de se vouloir trop honnête et de ne devenir qu’un conte cru et cruel, violent dans les luttes et les espoirs qu’il dépeindrait. Ou bien, à l’autre extrémité du spectre, de se montrer trop bien-pensant et donner naissance à une histoire lisse et convenue, entendue mille fois, qui caresserait les blancs dans le sens du poil**. sweet sixteen annelise heurtier

Les sweet sixteen, ce sont les seize ans d’une jeune américaine, souvent une superbe fête, attendue avec impatience, qui symbolise le passage à l’âge de femme. Et à quinze ans, nos héroïnes ne devraient rien avoir de plus grave en tête que l’organisation de leurs sweet sixteen. Sauf que. Lire la suite

Les Autodafeurs 1. Mon frère est un gardien, de Marine Carteron (2014)

Petite audace. Moyennement séduite par la couverture (je ne suis pas fan des couvertures « photos » qui ne stimulent pas tellement l’imagination) mais totalement par le résumé (et par les petits paragraphes grapillés çà et là lors de mes errances en librairie), j’ai fait l’acquisition du premier tome de cette trilogie. J’ai été bien inspirée : c’est excellent.

mon frère est un gardien les autodafeurs marine carteronAuguste a quatorze ans lorsque son père meurt dans un accident de la route (qui s’avère de plus en plus suspect à mesure qu’il se renseigne dessus), et qu’il se retrouve, un peu par sa propre faute, et beaucoup par celle des adultes de son entourage qui cultivent un mystère touffu autour de leurs bizarres activités ancestrales, plongé dans une guerre millénaire entre deux congrégations improbables : la Confrérie et les Autodafeurs. Lire la suite

Will et Will, de John Green et David Levithan (2010)

Dans ce John Green co-écrit avec David Levithan, on retrouve l’humour des deux auteurs, avec certes la thématique chouchoute de Green qu’est la quête identitaire, mais aussi  l’émotion de Levithan, et dans l’équilibre créé par le va-et-vient entre les deux personnages, on découvre surtout un livre qui a des tripes.

will et will john green david levithanWill Grayson (avec capitales) est un garçon effacé. Pas timide, non. Effacé par choix. C’est qu’à force d’expérience, il  a déterminé que l’attention que l’on recevait ne valait pas le lot d’emmerdements qui l’accompagnait nécessairement. (Alors, une petite copine ? Jamais. Trop d’embêtements.) Lire la suite

TOP Jeunesse 2014

Puisque nous sommes au mois de Janvier, un petit bilan est d’actualité. Je vous présente mon TOP DIX 2014 en matière de lecture jeunesse*. À rebours, pour ménager le suspense !

  • N°10 — Le temps n’est rien, d’Audrey Niffenegger (2003, Michel Lafon 2005)

audrey niffenegger le temps n'est rienC’est l’histoire d’un homme qui ne vit pas dans l’ordre — ou plutôt, qui connaît des épisodes anachroniques comme d’autres font des crises d’épilepsie. Henry se déplace dans le passé ou l’avenir à l’improviste, mais toujours, ou presque, il y retrouve Claire, l’amour de sa vie. Lire la suite

Et plus encore, de Patrick Ness (2014)

Et plus encore. Un joli titre, sobre, mais mystérieux. (On rajoute mentalement, soi-même, des points de suspension.) Une jolie couverture, invitant à pénétrer dans un univers que l’on devine plutôt sombre.
C’est là que s’arrête le beau travail de l’éditeur, car pour ma part, j’aurais invité l’auteur à retravailler son manuscrit sur plusieurs points*. Ce roman me laisse un goût de… pas terrible (et aussi un petit regret, car il y a d’énormes bonnes idées).

et plus encore patrick nessVous êtes-vous déjà dit, au fond de vous, un soir où la vie vous accable, ou un matin au creux d’un rêve qui s’évapore, qu’il devait y avoir quelque chose d’autre ? Quelque chose de plus ? Seth, le héros du roman, trouve la porte de ce et plus encore, ou du moins, on le présume. Car il meurt ; il se noie, et il se réveille. Dans un autre monde. Lire la suite

Une planète dans la tête, de Sally Gardner (2012)

Ce livre a reçu les plus grands prix littéraires britanniques* et n’a pas été boudé non plus de notre côté de la Manche** ; de plus, le pitch avait l’air cool, et la 4e de couverture le vendait bien : Le récit coup de poing d’un jeune garçon atypique face au totalitarisme. Jolie pancarte : il fallait que j’entre.

une planète dans la tête sally gardnerStandish a 15 ans et ne sait ni lire ni écrire. Mais, il retarde ? Pour le régime totalitaire qui le gouverne, et le système scolaire (machine à fabriquer des moutons) dont il est malencontreusement prisonnier, oui, Standish retarde. Lire la suite