Nous irons au bois, de Raphaële Frier et Zeynep Perinçek (Le port a jauni, 2016)

Me revoilà avec, comme dit Lupiot, une chronique qui me « sort totalement de ma zone de confort ». Moi qui ai plutôt l’habitude de la littérature ado / jeunes adultes, j’aimerais vous parler d’un album qui me tient beaucoup à cœur. Je suis tombée dessus au beau milieu de ma librairie jeunesse préférée, et j’ai immédiatement replongé dans une soirée d’enfance, la couette sous le nez, le chat aux pieds du lit, et la pluie dehors, dans un tourbillon de feuilles d’automne. Tadadaaam…

Nous irons au bois est un album jeunesse bilingue français-arabe, écrit par Raphaële Frier et illustré par Zeynep Perinçek.

Sur chaque double page, un arbre est dessiné. En face : un poème de quelques vers, traduit dans les deux langues. Ce sont autant d’histoires tissées entre les arbres et le narrateur, autant de moments partagés tout au long d’une vie, comme s’abriter sous les feuilles pour se protéger de la pluie ou du soleil, travailler le bois pour en faire des outils, ou encore trouver une oreille attentive dans cette écorce pour écouter nos malheurs…

Cet album est tout simplement beau. Pourquoi faire des tartines, quand un seul mot semble fait pour le décrire ?

Ah, bon, vous aimez les tartines ? Ça tombe bien, j’ai comme une petite faim !

Alors allons-y ! Lire la suite

Publicité

Tobie Lolness, de Timothée de Fombelle (2006-2007)

Je n’avais jamais lu Tobie Lolness.

 

Je vous laisse un temps pour me jeter légumes avariés et chaussettes sales.

boo-avatar-shame

Tobie Lolness est sorti en 2006, et pour aussi mignon qu’il avait l’air, ce roman, il m’a inspiré une réaction s’approchant de « Meh ¯\_(ツ)_/¯ », car à cette époque, j’avais 16 ans et au lycée je m’étais éloignée des romans jeunesse pour lire :

  1. des mangas ;
  2. Amélie Nothomb ;
  3. de la vieille SF des famille ;
  4. Tolstoï.

…dont Tobie me semblait très éloigné. Tout ça pour établir que, contrairement à l’exercice auquel l’on se prête avec nostalgie et amusement sur le blog (pour Les Royaumes du NordHarry Potter ou Le Livre des Étoiles, par exemple), cette chronique de Tobie Lolness n’est pas la relecture d’un classique de mon enfance avec des yeux d’adulte. C’est une découverte.

Et oh, boy, quelle découverte. Lire la suite

Un ours dans la bergerie, de Quitterie Simon (2015)

Qu’il est joli ce livre ! Tout en délicatesse et en couleurs chatoyantes, à l’image de sa couverture.

un ours dans la bergerie quitteriez simonÉlias vit dans un village des Pyrénées, tout en montagne, en neige et en moutons. Et ça grogne, dans ce village, oh oui, ça grogne. Ça grogne contre l’Europe, ça grogne contre le gouvernement, contre les écolos, les gens, et surtout oui, surtout, ça grogne contre L’OURS. Lire la suite

Mingus, de Keto von Waberer (2012)

Voilà un roman de SF dystopico-amoureuse pour le moins étonnant.

Mingus keto von waberer le rouergueMingus est une expérimentation biologique, un homme-lion. À la mort de son père spirituel, il s’enfuit du labo, emportant avec lui celui qu’il appelle « Petit frère », l’objet de toute son affection immesurée. Mais Mingus est beau, d’une beauté irréelle, fascinante et effrayante, dont on ne peut se détourner, et dès qu’il est découvert, chacun voudra s’en emparer pour faire de lui, qui sa mascotte, qui son porte-parole, qui son sujet d’étude, qui un martyr. Lire la suite