Le garçon qui courait, de François-Guillaume Lorrain (2017)

Voilà un roman dont je n’attendais pas une grosse claque (je lis peu de romans historiques, me méfiant un peu de l’aspect tire-larmes) et qui m’a complètement prise par surprise :

Très jolie couverture, en passant.

Très jolie couverture, en passant!

Kee-chung, un jeune garçon coréen (tout juste sept ans au début du roman), vit sous l’occupation japonaise, comme tout son pays. Un jour, son grand frère ose un acte de rébellion à l’école, ce qui déclenche l’ire des occupant. Tandis qu’ils sont poursuivis par des soldats, son frère lui crie de COURIR.

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De ce jour, Kee-chung ne fait plus que courir. Partout, tout le temps. D’année en année, il perfectionne ce don, jusqu’à être repéré, et contraint de courir aux JO sous les couleurs ennemies du Japon. Après les Jeux, il n’aura de cesse de laver cette honte en contribuant à la gloire de la Corée, par tous les moyens…

Récit initiatique et aventure historique, la trajectoire humaine de Kee-Chung, de son enfance à sa mort, suit un arc sacrificiel et salvateur, ce qui le rend à la fois intouchable et hyper attachant.

Pourquoi ça m’a tant plu Lire la suite

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Miss Charity, de Marie-Aude Murail (2008)

Roman historique, girl power et souris de compagnie, voilà le programme pour aujourd’hui !

Article par Bloup

La vue de ce pavé, au milieu d’une étagère de livres jeunesse, peut rebuter. La couverture, blanche et simple, ne dévoile pas grand-chose du contenu : un grand sofa d’un autre siècle, une fille assise dessus, un lapin dans ses bras. Le nom de l’auteur, toutefois, pousse à ouvrir le mastodonte…

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Miss Charity a trouvé sa première souris à l’âge de 5 ans. Dès lors, grâce à la complicité de sa bonne et de sa gouvernante, elle installe une véritable ménagerie au troisième étage de la propriété londonienne de la famille Tiddler. Passionnée de Shakespeare et de la nature, elle passera son enfance à apprendre par cœur les pièces de théâtre et à peindre des aquarelles de ses lapins, souris, hérissons et autres petits habitants de sa ménagerie, au grand dam de sa mère et de ses cousines. Pour la jeune fille, qui se transforme peu à peu en femme, ce mode de vie est bien plus qu’une lubie : c’est un parcours du combattant vers l’indépendance.

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Le Cœur de l’Ombre 1, de Marco d’Amico (2016)

Par Bloup

Avez-vous connu, enfant, la terreur du monstre glissé sous le lit ? Renouez avec vos sentiments d’alors (sueurs froides & fascination mêlées) en faisant la connaissance de Luc, qui a de très bonnes raisons de claquer des dents au moment de se coucher.

le coeur de l'ombred d'amico allez vous faire lireAprès la disparition soudaine de leur fille aînée, les parents de Luc l’ont sur-protégé. Averti de tous les dangers de la vie, le garçon a grandi dans la peur de TOUT, absolument tout. Mais, surtout, il craint les créatures qui visitent sa chambre la nuit, terreur nourrie par les histoires racontées par sa grand-mère. Puis, c’est au tour de Luc de disparaître : il a été enlevé par l’Uomo Nero, le cauchemar des enfants italiens. Mais pourquoi lui ? A-t-il un rôle à jouer dans le royaume des Ombres ? L’Uomo Nero est-il vraiment le plus à craindre ?coeurdelombre01

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Tobie Lolness, de Timothée de Fombelle (2006-2007)

Je n’avais jamais lu Tobie Lolness.

 

Je vous laisse un temps pour me jeter légumes avariés et chaussettes sales.

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Tobie Lolness est sorti en 2006, et pour aussi mignon qu’il avait l’air, ce roman, il m’a inspiré une réaction s’approchant de « Meh ¯\_(ツ)_/¯ », car à cette époque, j’avais 16 ans et au lycée je m’étais éloignée des romans jeunesse pour lire :

  1. des mangas ;
  2. Amélie Nothomb ;
  3. de la vieille SF des famille ;
  4. Tolstoï.

…dont Tobie me semblait très éloigné. Tout ça pour établir que, contrairement à l’exercice auquel l’on se prête avec nostalgie et amusement sur le blog (pour Les Royaumes du NordHarry Potter ou Le Livre des Étoiles, par exemple), cette chronique de Tobie Lolness n’est pas la relecture d’un classique de mon enfance avec des yeux d’adulte. C’est une découverte.

Et oh, boy, quelle découverte. Lire la suite

(Relecture) Le Livre des Étoiles, d’Érik L’Homme (2001-2003)

Article par La Bouquineuse

Cette fois, je vous embarque dans une histoire d’Érik L’Homme, qui a eu un sacré succès par le passé avec cette trilogie : Le Livre des Étoiles. Ça risque de rappeler des souvenirs à certains d’entre vous 😉

 

Un peu comme pour les relectures de Harry Potter (lien en fin d’article), l’idée ici est de replonger dans une pépite de notre enfance et d’en faire une lecture critique avec un regard d’adulte. Entre émerveillement et déception, c’est une expérience assez excitante et bizarre. Alors, Le Livre des Étoiles, verdict ?

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Des livres (et 10 bonnes raisons) pour apprendre à coder

Mes amis, mes frères. La fin est proche. Je sens la mort de mon enfance approcher, et son acolyte Oubli me caresser la joue avec un tendre murmure.

Viens, viens vers l’âge adulte. Oublie, oublie tes traumatismes de gamine à l’esprit de contradiction surdéveloppé. Embrasse, embrasse les matières jadis honnies ! Grandis.

C’est véritablement la fin. Car je m’apprête à vous recommander… *insérer voix de Méphistophélès* des livres pour apprendre à coder.

malfoy crabbe goyle hp bouh allez vous faire lire

Par apprendre à coder, j’entends apprendre la programmation informatique, oui, tout à fait. Nous savons qu’elle existe, nous savons que des gens s’en occupent pour nous, et nous ne nous en préoccupons globalement pas. (Comme la démocratie.)

Comme la démocratie.

Alors, pourquoi vouloir apprendre à coder ? Et l’enseigner aux gamins, qui plus est ? C’est ce que prévoient les nouveaux programmes scolaires, dès la rentrée 2016 : l’apprentissage de la programmation le plus tôt possible (avec le projet Classcode).

Mon Dieu !

Quand, il y a quelques mois, j’ai dit à ma mère, qu’il faudrait sensibiliser les parents à l’apprentissage des langages informatiques dès le plus jeune âge, elle s’est simplement et très sincèrement étonnée :

« Mais, c’est un métier, non ? »

Tout à fait. Mais c’est avant tout un langage. Le code est un langage, et comme l’anglais, il s’insère progressivement dans nos usages quotidiens et devient rapidement un atout professionnel non négligeable. Et, de même que l’on peut apprendre l’anglais sans en faire son métier ni même son outil de travail principal, on peut apprendre à coder sans devenir programmeur. (Mais en ayant une sacrée longueur d’avance, car on sait qu’on ne sera pas en PLS à la moindre mention de code.)

pls adventure time

Laissez-moi donc vous proposer une liste des bonnes raisons d’apprendre à coder (jeune) et des outils (spoilers : des livres) pour bien le faire, sans avoir mal ni pleurer. Et comme ça faisait longtemps, et que ça vous manquait… #infographie time ! Lire la suite

Le Cycle des Destins, d’Éric Simard (2013-2015)

Voici le maître des chimères*, j’ai nommé Éric Simard, de retour pour un cycle des plus exaltants !

Le Cycle des Destins

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Chaque tome peut être lu complètement indépendamment – argument central du projet de l’auteur – mais notez que la découverte du cycle est agréable dans l’ordre de parution (cf. ci-dessous).

Dans quoi s’embarque-t-on ?

2133. La Terre est touchée par une météorite. Sa chute fait fondre toute la calotte glaciaire de l’Antarctique, le niveau des océans monte brusquement, et de nombreux territoires, comme des millions d’humains, sont noyés. Parmi ceux qui demeurent, certains sont dotés d’intrigantes mutations génétiques, et survivent dans un Paris méconnaissable, au charme pittoresque. On trouve même des ptérodactyles qui nichent sur ce qui reste de la Tour Montparnasse, à présent connu sous le nom de « Mont Carnasse » ; La Tour Eiffel, pardon la « Tour des elfes », est habitée par des individus non pas aux oreilles pointues, mais aux doigts palmés… Et dans ce monde post-apocalyptique où les institutions se sont écroulées, des communautés farouches se disputent les vestiges de la ville. Lire la suite

Si vous avez aimé… les Tim Burton

Le principe des listes Si vous avez aimé… c’est que je vous propose des livres dans le même genre. « Mais, minute, lépidoptère ! Tim Burton est un réalisateur, il fait des films. Tu vas nous recommander des films ? »

Non. Je vais vous recommander des livres. Tout plein de livres à la Tim Burton.

Je suis tombée il y a peu sur un artiste nommé John Kenn Mortensen (découverte du festival Étonnants Voyageurs (où j’ai acheté beaucoup trop de livres)). Il fait des trucs comme ça :

john kenn mortensen monstres poussette

john kenn mortensen monstre lit

De gros monstres poilus un peu inquiétants mais presque sympathiques. Il accouche aussi de créatures bien plus effrayantes :

 

Le principe, c’est qu’il dessine sur des post-its (aussi, les nombreux détails que vous voyez sur ces dessins sont faits, au max, sur du 15 x 7.5 cm). Ses livres s’appellent  Monstres pense-bête et certains d’entre eux me rappellent beaucoup l’univers, certes, de Tim Burton, mais aussi de Hayao Miyazaki.

no face miyazaki sea

Le Sans-Visage de Miyazaki

john kenn mortensen monstres tiroir

Le tiroir à monstres de Mortensen

Le Sans-Visage monstrueux de Miyazaki

Le Sans-Visage monstrueux de Miyazaki

Le monstre-araignée de Mortensen

Le monstre-araignée de Mortensen

Tout en me délectant de ses dessins, je me suis dit qu’il fallait absolument que les fans de Tim Burton du monde entier, et plus généralement tous les amateurs de petites monstruosités gothiques aux yeux exorbités, découvrent son univers. Or, ça fait également quelques temps que j’ai envie de partager mon amour pour Edward Gorey, un grand monsieur américain peu connu sous nos latitudes qui fait des choses dans le même esprit, c’est donc l’occasion d’une petite liste de recommandations thématiques.

Théma gothico-absurde, here we go.

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Yona, princesse de l’aube, de Mizuho Kusanagi (2009-…)

Une couverture présentant une jeune fille aux longs cheveux roux brandissant une épée… Ma main se tend vers ma prochaine jolie découverte, une série encore assez peu connue en France : le manga Yona, princesse de l’aube.

 

Dans les trois premiers tomes…

Au royaume de Kôka, la princesse Yona fête son seizième anniversaire entourée de son père aimant et de ses deux amis d’enfance, Hak et Soo-Won. Mais la nuit venue, le roi est assassiné par un traître et Yona doit fuir pour survivre.

Protégée par son fidèle garde du corps, elle part à la recherche d’un prêtre ermite, puis des quatre dragons légendaires au service du premier roi de Kôka.

Nous suivons donc Yona et sa petite troupe, qui s’agrandit au fil des tomes, dans une grande fresque épique rythmée par l’action, l’humour et la tendresse, et portée par les très beaux dessins de Mizuho Kusanagi.

 

Du côté cool : Lire la suite

JAN, de Claudine Desmarteau (2016)

Dîtes bonjour à Antoine Doinel au féminin. Jan, c’est le cancre attachant qui se débat dans une vie de famille « dysfonctionnelle », raconte des bobards, embrouille tout le monde (mais pas très bien), et se retrouve à rêver d’une issue magique pour échapper à tous les problèmes qui lui tombent sur la tête.

jan claudine desmarteau thierry magnierJanis n’aime pas son prénom depuis qu’un camarade de récré mal embouché l’a fait rimé avec « pisse » (elle l’a fait taire en lui chatouillant les rotules). Du coup, elle s’appelle Jan, et faut pas lui chercher des noises. C’est une gamine à fort caractère. Mais il n’empêche que ces gamins-là, ils sont fragiles, tout keuss, tout riquiqui, face aux engueulades de leurs parents, et chaque fois que son père rentre un peu plus saoul, et que sa mère désespère un peu plus fort, Janis encaisse. Heureusement, il y a son petit frère qui, comme une bouée de sauvetage, lui offre une âme à sauver, et lui donne la force de lever le menton. Et puis, il y a ses copains, son chouette prof de français, et les bonbons mangés à la sortie de l’école. Tout ne va pas si mal… Lire la suite