TOP 5. Romans gays plutôt gais (ou inversement)

Dans ce top 5, je ne vous recommande que des livres que j’ai lus et adorés. Donc : c’est incomplet, c’est imparfait, mais je vous propose aujourd’hui :

DES ROMANS GAYS PLUTÔT GAIS (ou inversement)
même si en vérité il s’agit surtout d’explorer l’amour et la sexualité

hors des sentiers purement héréro

Pourquoi ?

¿ Por qué no ?

Des listes de romans thématiques, on en trouve facilement sur internet, et certaines se chargent de référencer les romans jeunesse qui explorent la sexualité. Pas dur de trouver ces listes… si on les cherche. Sorti des plateformes thématiques LGBTA+*, ce n’est pas tellement une littérature mise en avant.

MAH C’EST UN TORT ! Les romans pour ados explorant le genre amoureux et sa sexualité sont souvent géniaux — et, d’ailleurs, même quand ils pêchent par d’autres aspects littéraires, ils s’avèrent souvent réussis sur celui-ci. Pourquoi ? Aucune idée, mais une intuition : les auteurs de ces romans se souviennent de ces interrogations douces-amères, de ces élans brûlants et violents, de ces douleurs et incertitudes, qu’ils ont ressenties ados, quand ils aimaient, quand ils voyaient leurs amis s’aimer, quand ils se demandaient quelle était leur place, quand il voulaient jouer au jeu de l’amour, eux aussi.

J-je crois que tu me plais. Parce que, quand je te vois, mon cerveau devient débile.

(Je ne sais pas si ça vous rappelle quelque chose, mais à moi, oui.)

On touche alors à un bout de vérité dont on (l’auteur, nous) ne s’est pas tout à fait débarrassé, comme un morceau de mue adolescente invisible à l’œil nu qui serait néanmoins resté accroché.

Parce que ces livres sont très bons là-dessus, je vous propose une petite liste de recommandations de romans gays plutôt gais (ou inversement).

En vrai, ils ne sont pas tous menés par des protagonistes gays. Et ils ne sont pas tous 100% gais. Parce que, asseyez-vous, mais la vie n’est jamais à 100% quoi que ce soit (sauf quand on plonge dans une piscine à boules, où elle est alors 100% folle de joie).

Les 5 romans que je te recommande ont cela de formidable qu’ils ne « parlent » pas d’un sujet. Ils n’ont pas de message à te faire passer. Ce sont de vraies œuvres littéraires.

TOP 5

  • #1. Dysfonctionnelle, d’Axl Cendres (Sarbacane, 2015) — La fresque moderne jouissive qui te saisit par le col et t’embarque dans le sillage de Fifi, son héroïne qui accumule les tares suivantes : bouboule et grande gueule, pauvre et surdouée, racaille, et — quoi, elle est lesbienne par-dessus le marché ? Franchement, tu cherches, là.

  • #2. Will & Will, de John Green et David Levithan (VO 2010, Gallimard Jeunesse 2011) — Double dose de gay ! Que se passe-t-il quand la joie communicative d’une licorne assumée rencontre la névrose rampante d’une autre licorne qui elle, se lime la corne tous les matins ? (Spoiler : tout un tas de choses fortuites et intéressantes.)

  • #3. Oublier Camille, de Gaël Aymon (Actes Sud, 2014) — Le point de vue très juste de Yanis, ado amoureux rempli de questions et d’hésitations, qui se demande s’il devrait rouler des pelles (ou plus), s’il est un vrai mec, et ce qui cloche chez lui, à la fin ? L’élaboration de l’identité masculine à cet âge gauche d’équilibriste enflammé.

  • #4. Le monde de Charlie, de Stephen Chbosky (VO 1999, Sarbacane 2008) La plongée dans le cœur fragile d’un garçon à fleur de peau qui découvre qu’on porte parfois le poids du désir des autres, et qu’on s’en passerait bien, merci. Cast extrabath de personnages paumés et brillants.

  • #5. Fans de la vie impossible, de Kate Scelsa (VO 2015, Gallimard Jeunesse 2016) — L’authentique triangle amoureux, où un garçon aime une fille qui aime un garçon qui aime un garçon, qui — ouh la la, ils savent pas ce qu’ils veulent, ceux-là. (Comme toi.)

En résumé :

 

Ce ne sont même pas — sans doute pas — les meilleurs sur le sujet, mais ceux-là, je les ai aimés (fort), je suis donc meilleure pour t’en parler. Et puis j’ai un peu envie que tu les lises. Allez.

À vite pour d’autres Mini Tops,

Lupiot

Lupiot Allez Vous Faire Lire

* LGBTA+ est l’acronyme de Lesbian Gay Bi Trans Asexual (c’est assez transparent, je ne vais pas vous faire l’affront de vous le traduire). Une façon rapide de dire : « tout ce qui n’est pas hétéro », même si le sigle n’est pas exhaustif (du tout).

10 réflexions sur “TOP 5. Romans gays plutôt gais (ou inversement)

  1. J’adore tous les romans de David Levithan. Je trouve qu’il a une plume exceptionnelle.

    Je lis pas mal de littérature jeunesse LGBT, surtout en anglais, il faut avouer, mais souvent, ils sont quand même assez tristes (j’aime bien lire et pleurer cela dit, je suis maso). Du coup, merci pour ce petit top léger et qui met du baume au cœur. Mon roman préféré restant We are okay de Nina Lacour. Une grosse claque émotionnelle.

    J’aime aussi beaucoup Elliot Wake, mais il est ultra dark.

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  2. J’avais beaucoup aimé le Monde de Charlie, mais vu les éloges de tout le monde, j’avoue que je m’attendais un peu à mieux.
    Sinon j’ajouterais « Moi Simon 16 ans Homo Sapiens » de Becky Albertalli (enfin je crois que le titre c’est ça, si ça se trouve j’ai encore confondu avec n’importe quoi), et « A comme Aujourd’hui » ou « Every Day » de David Levithan, même si le personnage est à la fois gay est hétéro puis qu’après tout il change d’identité tous les jours !

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  3. Je n’ai lu que Dysfonctionnelle et Le monde de Charlie, donc je note vite vite les trois autres !
    J’ai lu récemment Les Marvels de Brian Selznick et j’ai été particulièrement touchée par sa façon de présenter des personnages gays. En fait, il n’en parle pas vraiment car ce n’est pas le sujet, ce n’est pas un problème. Ils ont des problèmes, mais être gay n’en fait pas partie. Et j’ai trouvé ça tellement agréable… Parce que même si ce n’est pas toujours facile, être homo n’est pas non plus toujours un drame.

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  4. Je me disais justement récemment que cela faisait longtemps que je n’avais pas lu de roman autour de ce sujet, ton top tombe à pic!
    J’ai lu Le monde de Charlie, et Will et Will, mais tu me donnes bien envie de lire Dysfonctionnelle et Oublier Camille! Je vais les rajouter à ma wishlist, merci!

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  5. Pingback: Gazette Dodécadente #7 : Décembre 2017 | Le Monde Fantasyque

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