Comment choisir les noms de ses personnages ?
Hé bien, aux dés, par exemple.
Commençons en effet par établir une chose : l’importance à accorder aux noms des personnages est variable.
Par exemple, si votre personnage secondaire de boulangère (qui apparaît durant deux paragraphes de votre roman de 300 pages et se contente de franchir une porte et tendre la monnaie) n’a pas un nom dont l’étymologie signifie « pain », « porte », « marchande » ou « monnaie », concrètement…
D’ailleurs, si elle n’a pas de nom, ce n’est pas grave non plus. C’est même mieux.
Car avant de se demander comment les nommer, on ferait bien de se demander SI il faut les nommer, nos bonshommes. Et souvent, la réponse est non.
Lire, ce n’est pas facile. Et on n’arrive déjà pas à mémoriser les noms de tous nos collègues…
…alors cher écrivain, ne nous ajoute pas des noms à mémoriser pour des personnages dont on n’a strictement rien à secouer. Fais un tri drastique. Sois sans pitié.
Il faut à tout prix éviter ÇA :
C’est le nouveau Lian Hearn qui sort en Janvier 2017, Shikanoko. Je ne l’avais pas commencé et il y avait déjà 90 personnages. HELP.
Autre exemple : est-il nécessaire de nommer les parents du protagoniste autrement que « Maman » et « Papa », s’ils ne sortent pas de leur rôle de mère et père de tout le roman ? Sans doute pas. Si, en revanche, une intrigue parallèle se développe où Maman a un amant, il faudra sans doute qu’elle ait aussi un prénom. Sauf si l’amant aime l’appeler Maman, mais ça ne nous regarde pas, et on s’égare.
Reprenons dans l’ordre ce que nous allons aborder dans cet article :
- I. Les questions à se poser avant de nommer ses personnages
- II. Le critère indispensable pour bien nommer ses personnages
- III. Les critères bonus pour vraiment bien nommer ses personnages (paraîtra dans l’article suivant)
§
Deux questions à se poser avant de nommer un personnage :
#1. A-t-on besoin de connaître son nom ?
Pour mieux aiguiser la recherche, je vais reformuler la question : Le personnage peut-il être désigné autrement que par son nom ? (Sans que ça devienne lourd ?)
Par exemple, « le client », « la présentatrice », « l’extra-terrestre », « la Présidente »… et leurs synonymes et périphrases, suffisent-ils ?
Reprenons l’exemple de Lian Hearn, dans Shikanoko.
Clairement, ni l’auteur, ni l’éditeur US ne se sont posé la question A-t-on besoin de connaître ce nom ? Ce qui fait que je lis des paragraphes comme :
…et j’ai envie de m’arracher les yeux (et le cerveau).
Sur deux paragraphes, on a : 11 noms propres, dont 8 différents, dont 4 qui sont nouveaux, et 3 qui sont nouveaux depuis la page précédente.
Sur les 8 noms propres différents, seulement 2 importent au lecteur : Kiyoyori et Miboshi. À ce stade d’introduction, tout le reste devrait être remplacé par des périphrases comme « son père », « le clan », « la capitale », « leur seigneur », etc., et éventuellement introduit progressivement par la suite si nécessaire.
Pourquoi ? Pour permettre au lecteur un certain confort de lecture en gérant bien l’information que l’on distille, mais aussi pour installer une gradation dans l’importance des personnages.
Donner un nom n’est pas anodin, c’est déjà accorder de l’importance à un personnage.
Lorsque l’on entame un récit se déroulant dans le cadre scolaire par exemple, on sait que tous les élèves de la classe ne vont pas être nommés, et par contraste, que ceux qui le seront, ceux-là sont importants. La règle qui en découle c’est de ne pas nommer les personnages sans importance (ici, les élèves).
Désignons-les autrement : le blond, le gringalet, la pimbêche, l’inénarrable m’as-tu-vu, l’adorable pince-à-linge dégingandée, le duo de l’éléphant de mer dépressif et sa voisine la bernique accrochée au radiateur et surtout, le timide aux longs cils. Ne pas oublier celui-là.
#2. Les autres personnages ont-ils besoin de connaître son nom ?
Si les autres personnages n’ont pas besoin de savoir comment s’appelle celui que vous vous apprêtez à nommer ; si c’est juste pour vous et le lecteur, il y a des chances pour que ce nom soit en trop. Pas forcément, bien sûr, mais c’est possible. Alors je sais que Roméo McLovin c’était vraiment parfait pour ce dragueur des rues, mais s’il ne fait que siffler votre héroïne une fois p. 72, « un quidam inopportun », ça suffira : c’est ce que pensera votre héroïne et elle se fiche bien de ce que disent les papiers du mec.
À l’inverse, plus votre personnage est central, plus le choix de son nom est crucial. L’importance du nom est corrélée à l’importance du personnage.
Cette entrée en matière étant faite, attaquons-nous aux choses sérieuses.
Comment bien choisir les noms de ses personnages ?
Quand vous lisez cette question, « Comment bien choisir les noms de ses personnages ? », vous vous exclamez sûrement mentalement, avec un peu de méfiance « Mais un bon nom de personnage ? C’est subjectif ! »
Arf, non.
Prenons l’exemple de cette boîte d’œufs :
Elle s’appelle Cocorette. C’est plutôt adapté à une boîte d’œufs, non ? Si elle s’appelait Aspidoux, — stop, je n’aurais jamais acheté des œufs s’appelant Aspidoux, vous êtes fous. Aspidoux, c’est bien pour une marque d’aspirateur ou une pipette d’aspivenin. Ça n’a pas de sens, pour des œufs. J’aurais peur de trouver un serpent à l’intérieur.
Donc Aspidoux, ce serait un mauvais nom. Cocorette, c’est un bon nom.
Qu’est-ce qu’un « bon » nom de personnage de fiction ? Un nom qui lui correspond. Un nom qui dit qui il est.
Il y a de nombreuses façons de choisir un nom qui correspond à un personnage. J’ai dégagé 1 critère indispensable et plusieurs critères bonus (4) ; il pourrait il y en avoir davantage.
Il faut que les prénoms de vos personnages ne fassent pas tiquer, ne fassent pas tâche, ne sortent pas le lecteur du texte. Pour ça, plusieurs aspects doivent conserver leur cohérence.
- #1. La chronologie
- #2. Le style
- #3. Le cadre culturel
- #4. L’originalité
Pour les romans réalistes, le premier élément à considérer, c’est vraiment la mode des prénoms, assez changeante (par définition) et cyclique (idem). D’une génération à une autre, d’une époque à une autre, les gens ne portent pas les mêmes prénoms. Il ne vous aura pas échappé qu’on croise peu de Monique et René en classe de CM2.
- LE PROBLÈME
Si je vous donne ces listes de protagonistes :
- « Fabien, Thierry, Sébastien, Annabelle, Mokhtar, Patricia »
- « Éric, Andréas, Thierry, Elena »
Pensez-vous qu’ils appartiennent :
- a) À un groupe d’amis de 40 ans ?
- b) À un groupe d’ados de 15 ans d’aujourd’hui ?
Réponse : vous pensez à l’option a), comme moi, Ok. C’est normal :
Ces gens, nés en 1970 ont donc en moyenne 45 ans en 2015. Les ados qui ont 15 ans en 2015 quant à eux sont nés en 2000 :

Combien de différence entre 1970 et 2000 ? TRENTE ANS les mecs. Une nouvelle génération entière a eu le temps de passer.
Or ces deux listes de prénoms sont issues :
- du roman La fille quelques heures avant l’impact d’Hubert Ben Kémoun, dont les événements sont censés se dérouler en 2015 au sein d’un groupe de jeunes de 15-16 ans.
- de l’une de mes lectures ado favorite, No pasarán, le jeu, de Christian Lehmann, qui se déroule dans les années 2000 avec des jeunes du même âge.
Dans les deux cas, cette invraisemblance chronologique est dérangeante : je me rappelle m’être soudain demandée en lisant No pasarán en quelle année on était, parce qu’entre un Thierry de 15 ans et la place des jeux vidéos dans l’histoire je ne pigeais plus rien. Grosse dissonance cognitive.
Oyé, oyé, « Thierry » n’est pas un gamin des années 2000. On n’y croit pas 2 secondes.
Des personnages aux prénoms anachroniques créent une déconnexion qui, si elle est très marquée, peut vraiment gêner la cohérence interne.
Ce point concerne (encore plus) les romans d’anticipation et de science-fiction : si c’est censé se passer dans le futur, il faut éviter à tout prix un effet ringard. Une dystopie futuriste ayant pour jeunes héros Alain et sa grande sœur Chantale, ça bloque.
- LA SOLUTION
Je conçois que personne n’est sorcier, et ça peut être franchement galère de déterminer, par exemple, si Monique a plutôt 75 ans ou plutôt 55 (?) >> Plus on s’éloigne de sa propre génération, plus c’est dur.
Aussi, vous qui êtes moldus, laissez la sorcellerie à l’INSEE : il existe des statistiques des naissances par année, en ligne, libres d’accès.
On entre une année, et on voit les prénoms les plus donnés, par ordre d’attribution.
On entre un prénom…
…et on accède à sa courbe de popularité, ce qui permet de savoir à quelle époque ce prénom a été le plus donné, et d’être globalement cohérent avec le cadre du roman.

Quand il y a un gros pic (« l’année record d’attribution »), le prénom commence à devenir « ringard » 20 ans après le pic — c’est le moment où on arrête de nommer les bébés ainsi — et le demeure un certain temps.
Il faut prêter de l’attention à la temporalité, surtout si les personnages du roman ont l’âge du lectorat visé (ici = des jeunes), pour éviter l’aliénation what-the-fuck-esque due à un Thierry de 15 ans.
- La tempérance
- Il est possible d’avoir un prénom « ringard » sur un personnage (quelle que soit la génération), ce qu’il faut éviter, c’est le « décalage d’ensemble » où tout le monde semble d’un autre temps.
- Il est possible d’avoir un prénom « ringard » si le personnage se fait charrier dessus.
C’est juste une question de cohérence, de vraisemblance interne 😉
§
Il faut s’adapter aux codes de son genre littéraire, même s’il n’est pas nécessaire de s’y conforter à 100%. Par exemple, appeler son héroïne Évalyanaë dans un roman qui se veut réaliste, ça peut faire too much, on attendrait davantage ce genre de nom en fantasy.
L’exemple parfait pour exprimer la différence entre le nom d’un protagoniste de roman réaliste et de fantasy nous est fourni par Pierre Bottero dont l’héroïne Camille devient Ewilan une fois qu’elle est passée d’un monde à l’autre. Malin.
Certains genres ont un univers par défaut qu’il faut a priori respecter pour que ce genre conserve son attrait ; je pense au steampunk, par exemple où on aura nécessairement des noms rétro, au charme suranné, puisqu’ils vont avec ces univers uchroniques rouages-vapeur-charbon de la fin XIXe-début XXe.
Chez Pierre Pevel et son Paris des Merveille (situé à la Belle Époque), ça donne : « Louis Denizart Hippolyte Griffont, Isabel de Saint-Gil, Edmond Falissière, Anselme-le-Sage, Cornélius Agrippa, Népomucène Lherbier »… bel ensemble !
En gros :
Le plus souvent, dans un livre réaliste, la cohérence tiendra surtout à un équilibre dans l’originalité (dont on reparlera plus loin).
Dans un univers imaginaire (SF, Fantasy), davantage que dans un texte réaliste, la vraisemblance interne sera particulièrement importante à cultiver.
- LE PROBLÈME
Dans un roman de fantasy absolue (déconnecté du monde réel), quel sens auraient les prénoms Louis, Henri, François (prénoms de rois, issus de notre Histoire réelle), Hélène, Pénélope, Bérénice (prénoms littéraires, issus de nos mythes Antiques) ou encore Jean, Marie, Nathan, Léa (prénoms bibliques, issus de notre histoire religieuse) ? Zéro sens, puisqu’a priori, dans un univers entièrement imaginaire, cette Histoire, ces mythes, ces religions, ne sont pas les mêmes. Tout est à réinventer.
Dans le même ordre idée : dans un roman futuriste, on a envie de se détacher de la réalité « actuelle » (et de ses noms !) pour bien faire sentir qu’on est dans le futur, dans un monde qui a changé. Mais… comment faire ?
- LA SOLUTION 1
L’invention de toute pièce. On rencontre alors des Legolas, Ellana et autres prénoms imaginaires qui sont mémorables par leur singularité et leur appartenance à un univers unique.
Cependant, ce n’est pas forcément la meilleure méthode et surtout, pas la plus facile : on a vite fait de tomber dans des trucs déjà-vus (combien d’héroïnes Ellana, Elliana, Ellania, ai-je croisées ?) ou compliqués à prononcer/mémoriser (souvent par volonté d’éviter le déjà vu).
Cf. cette branche de la fantasy qui continue de nous assommer avec des Y et des trémas à n’en plus finir. (Pour reprendre l’exemple d’Avatar, l’héroïne s’appelle Neytiri.)
L’invention est assez adaptée à la fantasy, plutôt a éviter en SF. (Voir alors les solutions 2 et 3.)
- LA SOLUTION 2
Le twist d’un prénom connu. (Maxam au lieu de Maxime, Astelle au lieu de Estelle…). Astuce qu’on peut aussi appeler « l’invention partielle ».
C’est un artifice qui permet au lecteur de pénétrer dans l’imaginaire sans être trop déstabilisé, et cela fonctionne remarquablement bien. Nul autre que George R. R. Martin le pratique avec enthousiasme dans sa saga Le Trône de Fer.
Tommen (Thomas), Myrcella (Marcella), Stannis (Stanley/Stanlislas), Matthos (Matthias), Théon (Théo), Meera (Mira), Margeary (Marjorie)…
Mais on l’utilise aussi généreusement en SF, et en Français, et en jeunesse. Cette méthode et transposable à l’infinie et permet de se montrer inventif tout en garantissant une certaine facilité de lecture. On « reconnaît » sans reconnaître.
Exemple avec Yves Grevet dans sa duologie Nox : Lucen (Lucas), Firmie (Firmin), Gergès (Georges).
Cette solution est valable en fantasy, mais est (aussi) particulièrement adapté à la SF.
En effet, c’est souvent ainsi que se construisent les prénoms modernes qui font leur apparition IRL (ces dernières années) : Timéo (dérivé de Timothée et Mathéo) Louane (rapprochement de Lou+Anne), Jaden (masculinisation de Jade), Maélie (dérivé du breton Maélys…). De là à penser que le prénom-twist est le prénom du futur…
- LA SOLUTION 3
La création d’une logique interne. Si on part du principe « autres temps, autres mœurs », à l’auteur de choisir les mœurs et de s’y tenir. Rien n’empêche que, dans le futur, tout le monde porte des noms latins, ou des noms allemands, ou des noms chinois, ou des noms composés, ou des noms hyper rétro, ou des noms courts et simplifiés (etc.) : le tout, c’est que ce soit globalement logique et harmonieux.
J’ai montré comment cela pouvait être extrêmement bien fait avec l’exemple de l’usage de prénoms latins & vernaculaires dans la dystopie (Hunger Games & Red Rising, ici).
En terme de logique interne, l’importation étrangère fonctionne bien. Par exemple, Marc deviendra Marek (slave), Marco (latino) ou Markus (nordique) ; François deviendra Franz (germanique), Paco (espagnol), Cisco (italien) ou Ferko (hongrois), etc. Le tout c’est de rester dans le même ton.
Là encore, il s’agit de pousser à l’échelle du roman des phénomènes qui existent dans notre société : dans les statistiques de l’INSEE, on observe par exemple une résurgence des prénoms bibliques (Noah, Éthan, Aaron, Noam…) une tendance aux prénoms latino (Enzo, Pia, Sandro, Lana…) et une importation de prénoms slaves (Sacha, Milan, Mila, Yanis…). Un univers futuriste pourrait tout à fait surfer éhontément sur l’une de ses modes.
Exemple en rayon :
Jean-Claude Mourlevat pour sa magnifique fantasy-dystopique Le combat d’hiver, a donné une saveur slave à son univers, qui tient notamment aux noms des héros :
« Milos, Helen, Milena, Bartolomeo »
À noter : l’option régionale, dans le genre twist inattendu, est peu utilisée (hors du tsunami des prénoms bretons dans la fantasy*) et recèle pourtant des merveilles : en basque, Adrien deviendra Adreyan ou Dreyan, Madeleine deviendra Mayalen ou Maya…
* Tsunami logique si les prénoms bretons vont avec un univers de folklore breton (celte) mais écrasant à la longue, surtout quand il n’y a aucun rapport avec le chouchen.
Ces solutions sont valables en fantasy et en SF, elles fonctionnent aussi bien dans de nombreux types d’univers.
§
Pour ne pas faire mal à vos petits yeux, j’ai découpé cet article éléphantesque en trois billets. Pour rappel, on en est là :
- II. Le critère indispensable pour bien nommer ses personnages : la vraisemblance interne
- #1. La chronologie
- #2. Le style
Et la suite est disponible tout de suite :
- #3. Le cadre culturel
- #4. L’originalité
Alors, ZOU, c’est par là, partie 2.
(Toutes les ressources utiles sont listées en bas de page de la partie 2.)
Encore super intéressant comme article (tu feras gaffe, tu vas devenir une référence d’aide aux auteurs en herbe).
Du coup je continue de cogiter là-dessus, c’est compliqué !
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Cool! Ce sont des trucs sur lesquels j’aime bien réfléchir aussi. Par contre, je ne serais pas aussi catégorique : un Thierry de 15 ans, ça marche *à condition* de préciser qu’il se fait chambrer par tout le monde pour son prénom ringard… par exemple. Il ne faut pas oublier non plus que la fiction met souvent en scène des personnages au moins un peu uniques et originaux, alors pour appliquer ta règle du prénom qui correspond au personnage, on peut accepter un prénom atypique pour un ado qui l’est tout autant. Voire créer un effet contraste intéressant entre un prénom bizarre, peu usité, et un personnage complètement ordinaire. Ça arrive aussi! La fréquence d’un petit nombre de prénoms ne doit pas nous faire oublier les prénoms rares ou démodés qui subsistent dans toutes les générations.
Sinon, « Yanis », ce n’est pas slave, c’est grec, non? Et dans ta liste pour Le Combat d’hiver, il n’y a que Milos et Milena qui sont slaves, aussi (et Milos s’écrit avec un signe diacritique sur le s qui signifie que ça se prononce « ch » et c’est une autre lettre que le s — en polonais ils ont gardé le digraphe et c’est pourquoi ça s’écrit Miłosz — alors, en fantasy/SF, on peut justement décider de s’en foutre et « twister » le nom, comme tu dis, mais alors ça n’a plus rien de slave, c’est juste une invention). Et « Cisco », c’est plutôt un diminutif de Francisco, en espagnol. En italien, François, c’est Francesco (avec un premier c qui se prononce « tch »). Quand je vivais en Italie, on avait deux amis italiens, Francesco et Francesca, qu’on appelait familièrement Chicco et Chicca (« ch » se prononçant « k » en italien). Finalement, mon seul problème avec les noms étrangers, c’est qu’un lecteur lambda ne saura pas forcément comment ça se prononce, et ça devient vite encore moins clair que des y et des trémas. J’avoue que ça me perturbe quand je ne sais pas comment lire à voix haute le nom d’un personnage important.
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Héhé évidemment, pour Thierry, d’ailleurs c’est exactement ce que je dis dans le paragraphe « La tempérance » : un gamin de 15 ans peut porter un prénom ringard si 1) tout le monde autour de lui n’a pas *aussi* in prénom ringard et 2) il de fait chambrer. 😉
On a tous connu des gens qui avaient dès prénomS « hors génération », qu’il s’agisse de Hervé ou Martine… mais il faut que ce soit souligné que c’est bizarre !
Cisco est donc bien une variante de François puisque c’est une variante de Francisco ! De même que Paco et Paquito auraient pu être cités, même si ce sont des diminutifs de la version hispanique, etc. Je n’ai pris que quelques exemples en fonction de ce qui me bottait et formait une jolie liste 😉
Les prénoms du Combat d’Hiver ont bien une connotation slave, en cohérence avec leur univers imaginaire à connotation slave aussi. (Bartolomeo est carrément plus latino mais ça reste un univers imaginaire et puis l’italien et le roumain partagent bcp de prenoms par ex, donc géographiquement l’univers slave peut s’accommoder de ce prénom…)
Dans la création d’un univers cohérent, sans couper les cheveux en quatre, on peut être fidèle à une idée générale, c’est déjà une grande victoire.
Pour Yanis c’est ma très grande faute. En slave on aurait plutôt des Janek, des Janko ou des Janos (avec accent). J’ai pris ce mignon petit prénom à la mode pour éviter de rester sur le Sacha habituel qui aurait été plus juste, puisque grec et slave, not the same.
Je vais corriger ça d’ailleurs. Non aux raccourcis menteur.
Merci beaucoup pour ton commentaire, fellow linguiste/passionnée!
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