Genesis, de Bernard Beckett (2006)

Article par Bloup

Voici à nouveau l’un des romans que Lupiot évoquait dans sa saga sur la dystopie. Genesis est singulier dans ce genre ; il est assez philosophique, et peut faire un effet coup au plexus si vous vous laissez happer par la mécanique du récit…

Dans un futur plus ou moins proche, c’est le grand jour pour Anaximandre : depuis trois ans, elle prépare avec passion et acharnement son sujet dans le but d’entrée à l’Académie.

Aujourd’hui, elle passe devant le jury dont tout son avenir dépend.

suspense dum dum dum band of misfits

Dum dum dummmm ! Suspense.

Encore un récit enchâssé très bien mené : la soutenance d’Anaximandre n’est qu’un prétexte à une autre histoire, celle d’Adam Forde, son sujet d’étude. Et cette dernière s’avère le support d’une réflexion sur la nature humaine et le libre-arbitre.

Les deux récits s’entremêlent de façon très fluide, dans une maquette claire et agréable (Anaximandre et le jury sous forme théâtrale ; Adam Forde sous la forme d’un récit en prose plus classique).

L’une des grandes force de l’histoire, se trouve cristallisée dans les noms des personnages : bien que vivant dans le futur, les protagonistes ont des noms ramenant inévitablement vers le passé de l’humanité : Platon, Périclès, Socrate (philosophes classiques) interrogent Anaximandre sur Adam, ou même Joseph, des personnages futuristes qui nous rappellent les récits bibliques. On le comprend vite : Adam est, dans cet univers, à l’origine d’un grand chamboulement digne d’une Genèse. Le lecteur, témoin de l’exposé d’Anaximandre, est donc pris dans un tourbillon de questionnements : qui est Adam et en quoi son histoire a-t-elle chamboulé celle de l’Humanité ?

Récit philosophique oblige, il faut plutôt lire Genesis au calme, notre bouillonnement de préoccupations personnelles déversé dans une Pensine. Surtout si l’on n’a pas l’habitude d’avoir Platon sur sa table de chevet. Le texte est néanmoins très accessible et prenant, comme une introduction à la philosophie classique… dans le futur. L’histoire d’Adam racontée par Anaximandre est pleine de rebondissements et de suspens, jusqu’à la toute dernière ligne !

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Ma seule déception aura été de comprendre plusieurs éléments d’intrigues grâce aux indices laissés ci-et-là, et donc de n’être pas (totalement) surprise du dénouement. Mais, même si on s’y attend, le récit ne perd rien de sa force et l’on ferme le livre avec le cerveau en ébullition (dans le bon sens du terme).

Bonne lecture,

Bloup

Bloup tortue chroniqueur Allez Vous Faire Lire

P.S. : Ah, et a-t-on mentionné qu’il était récipiendaire du prestigieux Prix Sorcières ? Non ? Donc c’est fait, il a été élu meilleur roman ado en 2010 par les libraires et bibliothécaires de l’ALSJ. (Ce qui n’est pas rien (du tout).)

P.P.S. : (Lupiot) J’ai moins de temps ces jours-ci, entre un mois très chargé en missions d’édito, et la rédaction de mon NaNoWriMo (<3), c’est pourquoi vous avez pu saluer mon absence dimanche dernier, jour des articles à thème. Je reviens dimanche prochain !

5 réflexions sur “Genesis, de Bernard Beckett (2006)

  1. comme quoi une chronique courte peut être efficace 🙂 le livre me plairait bien, c’est pas mon genre la philo, mais ça me permettrait de sortir des sentiers battus !
    Evasion évasion…
    Et ce choix de gif… 😀

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  2. J’avais vu ce roman cité sur le blog : je l’ai lu cet été et j’ai adoré ! Une réflexion philo bien romanesquement menée, j’ai adoré ! Effectivement, j’ai compris au milieu du roman qui était Anaximandre mais j’ai quand même apprécié l’univers développé par cet auteur…

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