Yona, princesse de l’aube, de Mizuho Kusanagi (2009-…)

Une couverture présentant une jeune fille aux longs cheveux roux brandissant une épée… Ma main se tend vers ma prochaine jolie découverte, une série encore assez peu connue en France : le manga Yona, princesse de l’aube.

 

Dans les trois premiers tomes…

Au royaume de Kôka, la princesse Yona fête son seizième anniversaire entourée de son père aimant et de ses deux amis d’enfance, Hak et Soo-Won. Mais la nuit venue, le roi est assassiné par un traître et Yona doit fuir pour survivre.

Protégée par son fidèle garde du corps, elle part à la recherche d’un prêtre ermite, puis des quatre dragons légendaires au service du premier roi de Kôka.

Nous suivons donc Yona et sa petite troupe, qui s’agrandit au fil des tomes, dans une grande fresque épique rythmée par l’action, l’humour et la tendresse, et portée par les très beaux dessins de Mizuho Kusanagi.

 

Du côté cool :

  • L’intrigue s’articule — notamment dans les premiers tomes — autour de flashbacks qui nous plongent dans l’enfance de Yona et nous permettent d’approfondir et comprendre les personnages en les découvrant au fur et à mesure.
  • L’humour : même si la situation est grave — voire carrément dramatique — il est omniprésent, porté par le sarcasme de certains personnages et par un contrepoint ironique sous la forme de petits commentaires hors bulle venant agrémenter le texte.
  • Au niveau des dessins, les scènes d’action ne cachent rien de leur violence et les personnages sont souvent très expressifs grâce à une mise en page dynamique des cases qui fonctionne très bien.
yona princesse de l'aube

Un gif tiré de l’animé.

  • C’est une quête initiatique. Entourée de véritables dangers et de fourberies, Yona apprend la dure réalité de la condition humaine. Le voyage qu’elle entreprend pour retrouver les dragons lui enseigne donc le monde, et chaque nouvelle expérience lui apprend quelque chose sur elle-même et ses devoirs, dans un monde qui n’a rien d’une dichotomie en noir et blanc.
  • Le suspens est également au rendez-vous puisque chaque fin de chapitre s’achève sur une surprise qui nous empêche de fermer le livre.

Du côté plus nuancé :

  • ayashi no ceresYona est un personnage intéressant sans toutefois être super originale pour qui a l’habitude de lire des mangas ; en outre, sa vie toute rose basculée par un drame qui la pousse à fuir et rassembler des alliés puissants n’est pas sans rappeler l’intrigue de Ayashi No Ceres, par exemple*.
    hak yona princesse de l'aube

    Un BG sauvage apparaît.

    Cependant, on la voit s’endurcir progressivement pour survivre et comprendre les responsabilités d’être princesse (même déchue). Mais Yona ne serait rien sans Hak, le fidèle ami à la force incroyable. Leur relation pleine de chamailleries porte à elle seule toute l’intrigue et l’humour des deux premiers tomes, avant l’arrivée d’autres personnages très hauts en couleur (mention spéciale à Yeon, le « petit génie beau gosse » comme il se présente lui-même, sans parler des dragons…).

  • Malgré l’aventure et la baston, on n’échappe pas aux ressorts narratifs un peu QQ, inhérents au style shôjo (destiné plutôt à un public féminin). Néamoins, la romance gnagnan n’est pas le fil directeur de l’histoire car c’est avant tout de l’aventure (Mais bon elle est là, ok, et on va pas vous mentir, nous aussi on est *un peu* là pour ça.). Ainsi, parmi le thème de l’amour, l’histoire de Yona fournille de petites réflexions sur la justice, la loyauté, l’amitié… Et même dans d’autres tomes la pauvreté, l’esclavage ou le sort de femmes.hak & yona kusanagi allez vous faire lire
  • Toutefois, je dirais que les deux premiers tomes servent avant tout à installer l’histoire, le côté shôjo, dans sa facture relativement classique, y est plus présent. Les choses ne deviennent vraiment épiques qu’à partir du moment où Yona, prenant du poil de la bête, décide de trouver les dragons de la légende, vers le milieu du tome 2/début du tome 3.

En bref, ce « petit »** manga contient tous les éléments pour ravir les amateurs du genre : personnages attachants et drôles, pouvoirs démesurés, nombreux et beaux paysages, scènes d’actions suivies de passages plus tendres…

À quoi ça m’a fait penser ? À un mélange de tout ça :

Même s’il n’est pas révolutionnaire, Yona, princesse de l’aube vaut le coup pour la finesse des ses personnages et de ses intrigues, ainsi que ses dessins beaux et expressifs. Si vous ne connaissez pas l’univers des mangas, il peut aussi être une jolie entrée en matière avant de vous attaquer à une série plus impressionnante (celle-là même dont votre pote fan de manga n’arrête pas de parler comme d’un classique mais dont la lecture à l’envers vous faisait secrètement peur, ou  une qui en serait à son tome 87, par exemple, ou qui celle dont tout le monde parle).

Bonne lecture,

Bloup

Bloup tortue chroniqueur Allez Vous Faire Lire


* Ayashi No Ceres : plusieurs détails m’ont souvent fait pensé à cette série magistrale qui reste l’un de mes mangas préférés à ce jour.

** Petit : 20 tomes actuellement au Japon + un anime depuis 2014 ; en France la série qui comptera autant de tomes vient de voir sortir le 12e (en avril 2016) et le 13 est pour août 2016. (Après vérification, il semblerait que la série ne soit pas, contrairement à ce que que nous pensions initialement, achevée. Nous ne pouvons donc rien vous promettre sur la longueur finale de la saga.)

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5 réflexions sur “Yona, princesse de l’aube, de Mizuho Kusanagi (2009-…)

  1. Pfou… C’est bien joli tout ça, mais dans une petite bibli, 20 tomes, ça commence à faire beaucoup… Surtout si la série n’est pas finie !! Si jamais vous avez des idées de séries en moins de 10 tomes, accessibles aux 10-14 ans, je suis preneuse ! Merci d’avance.

    Aimé par 1 personne

    • Alors oui, comme je te comprends. En terme de manga court, mon chouchou de tout le temps demeure Death Note : 12 tomes = sagas complète. Qualité d’illustration tellement hallucinante que je n’ai pas trouvé « mieux » dans la précision et la limpidité des traits, à mon goûts (j’ai trouvé très beaux dans d’autres genres). Et surtout, une intrigue extraordinairement bien orchestrée. À l’occasion, je ferai un billet sur cette saga.

      Sinon, en saga « courte » (en manga, tout est relatif) et terminée (et « bien » terminée, dans le sens où ce n’est pas un zigouigoui insensé où « pouf » tout se résoud vite fait car les fonds ont été coupés), je recommande également HIKARU NO GO,23 tomes, par le même dessinateur (mais avant : le style évolue au fil de la saga et au fil de l’évolution du personnage (qui grandir) et c’est agréable et fascinant). Mes tomes d’Hikaru No Go ne me prennent pas trop de place car je les empile en hauteur.

      Donc :
      Death Note > 12 tomes, SUPER BIEN, à partir de 12-13 ans.
      Hikaru No Go > 23 tomes, TBIEN, à partir de 9 ans.
      Des séries qu’on a grand plaisir à relire 🙂

      BIZ

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    • Bonjour bonjour ! Alors, en moins de 10 tomes et accessible je pense à Chobits de CLAMP (8 tomes): une histoire très prenante avec des dessins superbes. De manière générale, je vous conseille les oeuvres de CLAMP : ça plaît aussi bien aux filles qu’aux garçons et c’est avec ça que j’ai commencé les mangas, vers cet âge-là justement ! (toujours des thèmes forts en réflexion et en poésie, des personnages cool et des dessins merveilleux)
      Les Ayashi No Ceres, dont je parlais dans l’article sont également vraiment VRAIMENT supers.
      J’approuve aussi Lupiot à 300 % avec Death Note, mais peut-être pas dès 10 ans.
      Des bonnes séries de manga courtes, c’est pas facile à trouver ! surtout que, comme nos BDs occidentales, les mangas ont plein de styles différents et ce qui plaît à certains peut ne pas plaire à d’autres… N’hésitez pas à feuilleter des ouvrages en bibliothèque. Et mon ultime conseil : aller en librairie spécialisée et parler à un libraire compétent qui saura vous recommander en fonction de vos goûts 😉
      J’espère que cela pourra vous aider,
      Bloup.

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