Quelques bonnes dystopies à croquer sans attendre

Après avoir examiné le thème dans ma saga explicative, je me sens en devoir de vous proposer une sélection de bonnes dystopies à croquer sans attendre.

L’élaboration de cette liste fut un exercice difficile. Hé oui, comme je l’évoquais ici, ça se bouscule au portillon. 42 000 titres dystopiques disponibles en 2016.

Aussi, voulant m’adresser tant à mes lecteurs déjà friands du genre qu’aux curieux ne le connaissant pas, j’ai opté pour un concept un peu bâtard, à mi-chemin entre la liste exhaustive et la liste qualitative : la liste évolutive.

Nous aurons donc :

  1. La sélection Découverte
  2. La sélection Approfondissement
  3. La sélection Expert
  4. Et pis le bonus : Le Top 5

Rhôô j’vous gâte, hein ? Hiii.hehehe

LA LISTE

1/ LA SÉLECTION DÉCOUVERTE

Vous découvrez tout juste la dystopie, ou aimeriez la découvrir. Ou alors vous avez vu de la lumière, et vous êtes entré. Mais restez donc. Asseyez-vous et réjouissez vous.snow white sitting

Voici ma sélection pour vous en mettre plein la vue, avec des ouvrages de qualité qui restent néanmoins très accessibles :

# 1. Pour les adultes et jeunes adultes (qui constituent la majorité d’entre vous), je conseille de découvrir la dystopie avec :

  1. Le meilleur des mondes, d’Aldous Huxley (1932, Plon 1932)
  2. Le chaos en marche, de Patrick Ness (trilogie) (2008-2010, Gallimard Jeunesse 2009-2011)
  3. Running Man, de Stephen King, sous le pseudonyme de Richard Bachman (1982, Albin Michel 1987)
  4. Matin Brun, de Franck Pavloff (Cheyne, 1998) (tout petit, une dizaine de pages)

 

# 2. Pour un public à partir de 13 ans, je conseille de découvrir la dystopie avec :

  1. Méto, d’Yves Grevet (trilogie) (Syros, 2008-2010)
  2. Les chemins de poussière, de Moira Young (trilogie) (2011-2014, Gallimard Jeunesse 2011-2015)
  3. Hunger Games, de Suzanne Collins (trilogie) (2008-2010, Pocket Jeunesse 2008-2011)

Ou bien, en un seul tome :

  1. Le combat d’hiver, de Jean-Claude Mourlevat (Gallimard Jeunesse, 2006)
  2. La fille sur la rive, d’Hélène Vignal (très court, pour ceux que ça intéresse !) (Le Rouergue, 2006)

 

# 3. Pour des lecteurs un peu plus jeunes (10-13 ans), je conseille de découvrir la dystopie avec :

  1. Des ados parfaits, d’Yves Grevet (Syros, 2014)
  2. Dans les larmes de Gaïa, de Nathalie Legendre (Mango Jeunesse, 2003)
  3. La machine à explorer le temps, de H.G. Wells (1895, réédition Folio Junior)

Supplément : je conseille également Le talon de fer, de Jack London (1908 !), mais l’édition actuelle, chez Phébus, est trop adulte (et trop moche) pour donner envie aux jeunes lecteurs. À noter pour quand ce titre sera réédité en jeunesse…

# 4. Enfin, pour un public encore plus jeune (8-10 ans environ) (pas facile, c’est plutôt un genre qui s’épanouit dans le rayon des plus grands) je conseille de découvrir la dystopie avec :

  1. Le destin de Linus Hoppe, d’Anne-Laure Bondoux (Bayard, 2001)
  2. Libre, de Nathalie Legendre (tout petit, 48 p.) (Syros, 2011)

 

Voilà pour commencer à explorer !wilderness explorer up pixar

2/ LA SÉLECTION APPROFONDISSEMENT

Mouahahah, je vous vois frétiller. C’est là que ça vous concerne, pour beaucoup ! Vous savez ce qu’on va faire ? On va se faire un petit Si vous avez aimé.

# 1. Si vous avez aimé… Hunger Games, de Suzanne Collins (trilogie)

 

  • Dans le même genre, en jeunesse, je vous recommande :
    1. Les chemins de poussière, de Moira Young (trilogie) (2011-2014, Gallimard Jeunesse 2011-2015)
    2. Stone Rider, de David Hofmeyr (trilogie en cours) (2015, Gallimard Jeunesse 2015)
  • Mention honorable (c’est-à-dire : après rassemblement des données et froncements de sourcils intensifs, ceux d’entre nous qui ne les aiment pas trop (a.k.a. moi, souvent) acceptent de les faire figurer, et ceux d’entre nous qui les adorent reconnaissent que, certes, ils ne sont pas parfaits) :
    • Battle Royale, de Koshun Takami (diptyque) (style pas magnifique mais scénario fort (qui va au-delà de la simple baston))
    • Divergente, de Veronica Roth (trilogie) (assez… bon enfant, selon moi… mais par 3 voix contre 2 il trouve sa place ici)
    • Delirium, de Lauren Oliver (trilogie) (pas mal mais très axé romance)
    • Birth Marked, de Caragh O’Brien (trilogie) (alerte au quatuor amoureux)
    • Dualed, d’Elsie Chapman (un côté thriller qui est un +, mais une narration très classique en dystopie YA)
    • Une braise sous la cendre, de Sabaa Tahir (de bonnes choses, mais beaucoup de déjà vu, (un peu comme L’élite, de Joëlle Charbonneau))

      too long george clooney

      Comment ça, j’ai à peine commencé et c’est déjà trop long ?

  • Sur le même thème (du jeu mortel), hors jeunesse, je vous recommande :
    • Marche ou crève, de Stephen King (1979, Albin Michel 1989)
    • Running Man, de Stephen King (1982, Albin Michel 1987)
    • Acide Sulfurique, d’Amélie Nothomb (Albin Michel 2005)

 

# 2. Si vous avez aimé les trilogies PromiseDelirium, et Insaisissable, dystopies axée sur une contrainte sentimentale et une segmentation très marquée de la société…

 

  • Pour explorer ce genre de société et de personnages :
    1. Uglies, de Scott Westerfeld (trilogie) (2005-2006, Pocket Jeunesse 2007-2008) (une très bonne qualité d’ensemble, univers très cohérent et riche, même si le fil narratif est plutôt classique)
    2. La symphonie des Abysses, de Carina Rozenfeld (diptyque) (Robert Laffont, 2014) (inégal, mais vraiment excellent par moments)
  • Mention honorable :
    • Entre chiens et loups, de Mallorie Blackman (tétralogie) (2001-2008, Milan Jeunesse 2005-2009) (bon, mais parfois pesant)
    • NeverSky, de Veronica Rossi (trilogie) (2012-2014, Nathan, 2012-2014) (bon début, mauvais final)
    • Le dernier jardin, de Lauren DeStefano (trilogie) (2011-2013, Castelmore 2011-2014) (original et bien écrit, mais univers pas toujours cohérent)
  • Pour une histoire d’amour sur fond d’univers dystopique original, mais moins central/développé :romance and suspense
    • #Bleue, de Florence Hinckel (Syros, 2015)
    • Ici et maintenant, d’Ann Brashares (2014, Gallimard Jeunesse 2014)
    • Le Prince d’été, d’Alaya Dawn Johnson (Robert Laffont, 2013) (super original)

 

# 3. Si vous avez aimé Les 100, de Morgan Kass, et La Cinquième Vague, de Rick Yancey, dystopies à grande échelle, flirtant avec le genre post-apocalyptique, où il s’agit de lutter contre une force mystérieuse pour reprendre ses droits sur la terre :

 

  • Mais qu’est-ce que vous attendez au juste pour lire :
    1. Le Chaos en marche, de Patrick Ness (trilogie) (point bonus si vous aimez le suspense, la manipulation et, bien sûr, l’action)
    2. Endgame, de James Frey (trilogie en cours) (2014-nov. 2016, Gallimard Jeunesse, 2014-nov. 2016) (ici, c’est clairement plus apocalyptique que dystopique, cependant)
    3. AKIRA, de Katsuhiro Otomo (hexalogie) (1982-1990, Glénat 1999-2000) (oui, c’est un manga !) (le lien vous emmène sur une page thématique, descendez un peu sur la page pour voir AKIRA)
  • Mention honorable (car, pour chacun de ces titres, un seul d’entre nous l’a lu, et seulement le tome 1, mais… avis enthousiaste !) :
    1. Partials, de Dan Wells (trilogie) (2012-2014, Albin Michel, 2013-2015)
    2. Les vivants, de Matt de la Peña (trilogie en cours) (2013-2015, Robert Laffont, 2014-, vol. 2 11 fév. 2016) [ce titre est sur la frontière avec le genre post-apo]

C’était la ‘tite sélection explosive.

wow pixar up

 

# 4. Si vous avez aimé Le Passeur, de Lois Lowry (tétralogie aux tomes indépendants), dystopie sociale et sociétale fascinante :

(Nan je vous explique pas le bins avec les couvertures xD Y a eu un mic-mac pas clair au niveau des éditeurs)

  • Dans le même genre, en jeunesse, je vous recommande :
    1. Nox, d’Yves Grevet (diptyque) (Syros, 2012-2013)
    2. Promise, d’Ally Condie (trilogie) (2010-2012, Gallimard Jeunesse, 2011-2013)
  • Et hors jeunesse, je vous recommande :
    1. Île, d’Aldous Huxley (1962, Pocket 1962)
    2. La servante écarlate, de Margaret Atwood (1985, Robert Laffont 1987)
    3. Les fils de l’homme, de P. D. James (1992, Fayard 1993)
  • Et, à l’ancienne, je vous recommande :
    • Nous autres, de Yevgueni Zamiatine (1920, Gallimard 1929)

nous autres zamiatine gallimard

 

# 5. Si vous avez aimé Méto, d’Yves Grevet (trilogie), une dystopie borderline de grande qualité littéraire, où l’on colle à la peau du héros qui, de fuite en échappée belle, cherche un sens au (dur) monde qui l’entoure.

J'aime bien ce livre, ok ?

J’aime bien ce livre.

  • Dans le même genre, en jeunesse, je vous recommande :
    1. Le combat d’hiver, de Jean-Claude Mourlevat (Gallimard Jeunesse, 2006)
    2. U4 (Koridwen, Jules, Yannis, Stéphane), d’Yves, Grevet, Carol Trébor, Florence Hinckel et Vincent Villeminot (tétralogie aux tomes indépendants) (Nathan-Syros, 2015) [comme signalé dans les volets précédents de la saga, cette série est plus ouvertement post-apocalyptique, même si certains tomes ont un aspect dystopique)
  • Mention honorable :
    1. Les fragmentés, de Neal Shusterman (trilogie) (2007, Le Masque 2008)
    2. Mingus, de Keto von Waberer (2012, Le Rouergue 2015)
  • Dans le même genre, hors jeunesse, je vous recommande :
    1. La zone du dehors, d’Alain Damasio (Cylibris 1999, nouvelle version chez La Volte, 2007)
    2. Silo, de Hugh Howey (saga) (2012-2013, Actes Sud 2013-2014)
  • Et aussi, dans un genre, disons, adjacent (parce que ce n’est pas, strico sensu, de la dystopie, mais on a bien une société bouleversée, aux nouvelles règles étranges et violentes) :
    1. Le jour où, de Paul Beorn (Castelmore, 2014)
    2. Sa majesté des mouches, de William Golding (1954, Gallimard 1956)
    3. Le grand cahier, d’Agota Kristof (Seuil, 1986-1988)
    4. La ferme des animaux, de George Orwell (1945, Gallimard, 1984)

 

Voilà pour les recommandations pour Approfondir sa curiosité dystopique.
Passons maintenant à la sélection… Expert.expert

3/ LA SÉLECTION EXPERT

Ici, je vais vous proposer quelques titres qui restent relativement « sous le radar » quand on parle de dystopie sur la blogosphère, et qui valent la peine d’être connus. (Avec, à chaque fois, comme toujours, quelques variations sur le même thème.)

Du plus jeunesse au plus adulte, c’est partiii !

  • 1. Library Wars, de Hiro Arikawa (tétralogie) (2006-2007, Glénat 2010- vol. 4 à paraître le 2 mars 2016) (11 ans et +), une dystopie japonaise sur le thème de la lecture, où les bibliothèques se sont organisées en une force armée !
library wars hire arikawa light novel

Il existe également une version manga.

Sur le même thème, pour les ados (12 ans et +) Ceux qui sauront, de Pierre Bordage (trilogie). Et aussi (mais ce n’est pas stricto sensu une dystopie) : Les Autodafeurs, de Marine Carteron (trilogie) [je vraiment dystopique, comme mentionné dans les articles prédécents]. Et bien sûr, le classique : Fahrenheit 451, de Ray Bradbury.

 

  • 2. Genesis, de Bernard Beckett (2006, Gallimard Jeunesse 2009) (13 ans et +), un roman d’anticipation dialogué, extrêmement intelligent, où une jeune fille passe un examen devant un jury… mais à quelle fin ?

genesis bernard beckett

Sur le même thème (celui de l’identité humaine, où elle commence, où elle s’arrête), en plus old-school : Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? de Philip K. Dick (republié sous le titre Blade Runner). Et pour les plus jeunes, ou ceux qui goûtent peu Philip K. Dick (frappez-moi), mais trouvent ses idées trop cool : Felicidad, de Jean Molla.

 

  • 3. La maison du scorpion, de Nancy Farmer (2002, L’École des Loisirs 2005) (13 ans et +), un roman terrible, fascinant, lancinant, où l’on suit Matt, un enfant né dans un milieu mafieux qui pratique le prolongement de la vie par clonage.

la maison du scorpion nancy farmer

Sur le même thème (le clonage), pour les plus jeunes (10-13 ans) : Petit frère, de Christophe Lambert. Pour les plus grands (adultes) : La possibilité d’une île, de Michel Houellebecq. Mention film : The Island, de Michael Bay (avec Ewan McGregor et Scarlett Johanson)

 

  • 4. Maintenant, c’est ma vie, de Meg Rosoff (2004, Albin Michel 2006) (15 ans et +), où une bande d’adolescents (cousins et amis), contraints de passer les vacances ensemble, apprennent à se connaître dans une ambiance de fascination et d’ennui doux, quand… c’est la guerre. Une guerre incompréhensible, soudaine, violente, qui les jette sur les sentiers.

maintenant c'est ma vie meg rosoff

Dans le même genre (une approche intimiste, troublante, perdue et éperdue) (ado et young-adult) : La pyramide des besoins humains, de Caroline Solé. Pour les plus grands : Notre fin sera si douce, de Will McIntosh (je vous préviens, c’est spécial ! Et si c’est de l’action que vous recherchez, passez votre chemin). Dans le même genre, en version post-apocalyptique : La route, de Cormac McCarthy.

 

  • 5. LoveStar, d’Andri Snær Magnason (2002, Zulma 2015) (adulte), un roman… d’amour. Un roman d’amour futuriste qui traite surtout de l’interconnectivité, folle et totalitaire, dans laquelle se trouvent emmêlés les héros.

lovestar andri snaer magnason

Sur le même thème, pour les plus jeunes (ados) : Interface, de M. T. Anderson (le + : un peu d’humour). Et la référence (adultes) : Neuromancien, de William Gibson.

 

  • 6. La zone du dehors, d’Alain Damasio (Cylibris 1999, poche Folio SF) (adulte), un roman de SF à la grande force politique, où l’on suit un groupe de rebelles se radicalisant de plus en plus, jusqu’à quitter l’enclos sécuritaire dans lequel ils vivaient…

la zone du dehors damasio

Dans le même esprit politisé, pour les plus jeunes (10-13 ans) : Les brigades vertes, d’Alain Grousset et Paco Porter [dystopique uniquement si on se place du point de vue sociétal]. Pour les ados (13+) : Méto, d’Yves Grevet (trilogie). Pour les grands : Le maître du haut château, de Philip K. Dick. Et dans les classiques : La Kallocaïne, de Karin Boye, et 1984, de George Orwell.

 

Ma spéciale, c’est la littérature jeunesse, mais ici, je fais des excursions côté SF adulte.  En terme de dystopie, c’est quoi le meilleur ? Hmmm. both is goodLES DEUX mon capitaine !

4/ LE BONUS : NOS TOP 5

Cette liste a été concoctée par Lupiot (coucou) avec l’aide très précieuse de :

  1. Tom, de La Voix du Livre, un chic type dont je parle dans mon blogroll (qui a repêché pour vous Ann Brashares et plusieurs dystopies romantiques) ;
  2. Vanaheim, d’Allez vous faire lire, une dévoreuse de dystopies et de littérature de l’imaginaire (qui, un jour, osera publier une chronique, si-si) ;
  3. Capé, d’Allez vous faire lire, qui, un de ces quatre, ouvrira ses chroniques BD ici ;
  4. Marie-Lou, ma petite sœur (grande amatrice de dystopie YA) ;
  5. Thomas, un ami grand lecteur de science-fiction, consultant.

Et en conclusion, voilà nos Top 5 respectifs !

(Comme vous voyez, y a eu des remous dans mon organisation totalitaire, et certains ont réussi à faire passer un Top 6. #AucuneAutorité.)

Merci à eux !

Fin de la (longue) liste

dead gif kiki la petite sorciere

Vous remarquerez probablement des manques grossiers. (Gone, Le Labyrinthe, Ravage…) C’est que nous ne les aimons pas, ou pas assez. Vous remarquerez probablement, aussi, des manques moins grossiers : des oublis, ou des trous dans notre culture. J’ai envie de qualifier de cette liste de « work-in-progress ». De nouveaux titres pourraient venir l’agrandir, pour vous suggérer d’autres belles lectures. Et si ceux que nous vous avons recommandés sur la base d’un bon tome 1 s’avéraient tout pourris par la suite, ils pourraient disparaître.

Cette liste vous a-t-elle donné envie ? 😀 (C’est mon but avoué)

Je vous dis à bientôt pour d’autres découvertes et, notamment, une interview de Caroline Solé, l’auteur de La Pyramide des besoins humains.

restez-curieux

Lupiot

Lupiot

 

30 réflexions sur “Quelques bonnes dystopies à croquer sans attendre

  1. Globalement je te félicite pour ton article, il a du être franchement très long à faire et en plus les gifs sont cools ils m’ont bien fait marrer.

    Là où je suis un peu plus chiffon c’est que tu met des livres qui sont seulement post apocalyptique dans ton top qui, de base, est super intéressant… C’est dommage, parce que ça continue d’alimenter l’amalgame entre les deux.

    En gros pour une dystopie c’est trois éléments systématiques :
    – Un système totalitaire en place dans une société futuriste (plus ou moins éloignée)
    – Un héros qui se rebelle contre le système en place
    – Une utopie qui dérive avec une critique de système, technologie, classes etc.

    Si un de ces éléments n’est pas présent c’est que ce n’est pas une dystopie. Trust me, je travaille avec le plus grand universitaire français en la matière, je pense qu’on gère notre sujet haha.
    La 5è Vague est l’exemple type, à aucun moment elle n’est opprimée et ne se rebelle contre un système oppressif en place. Elle tente essentiellement de survivre à une catastrophe. Idem pour U4. La dystopie n’est jamais présente pour moi dans cette quadrilogie.
    Pour Une braise sous la cendre, pour moi c’est de la fantasy, mais j’admet que pour celui-ci on peut avoir des doutes parce qu’il nous manque des infos claires sur le contexte passé. Il reste sur une zone d’incertitude…

    Bref, bravo quand même pour ton article, il est très bien et j’espère que mon commentaire aura pu t’aider 🙂

    J’aime

    • Je te fais confiance, et je te rejoints même sur l’essentiel. J’ai fait une saga sur le sujet où, dans les premiers volets, je revenais sur les éléments de définitions de la dystopie. (https://allezvousfairelire.com/2016/01/24/la-dystopie-les-origines/)
      De nombreux titres de cette liste, bien sûr, sont post-apo (je le précise même à l’occasion). Pour autant, c’est très souvent que plusieurs genres se chevauchent, notamment dans le rayon jeunesse (mais aussi en SF).
      Et le post-apo & la dystopie, dans de nombreuses productions, sont intimement liés car on a une société effondrée, détruite (c’est le côté apocalyptique), qui, en se reconstruisant, devient totalitaire (c’est le côté dystopique). C’est le postulat de base de la plupart des titres jeunesse.
      (Les 2 se mélangent aussi dans des titres plus anciens, comme Ravage, où l’on démarre sur de la dystopie, avec la description de la nouvelle société futuriste, son fonctionnement et ses règles, puis on tombe dans l’apocalyptique, puis le post-apocalyptique et, sur la toute fin, on frôle à nouveau une dystopie qui se devine).
      Par ailleurs je prends la dystopie, bien souvent, au sens sociétal (ex : Sa majesté des mouches). C’est pourquoi, oui, ma conception du genre est parfois flottante (mais, là encore, je l’ai précisé dans la liste).
      Merci pour ton commentaire instruit et riche ! 🙂
      PS: Qui donc est ce ponte français en matière de dystopie ? * O *

      Édit : je vais corriger mon billet pour préciser, pour U4 (et d’autres) lorsqu’il s’agit davantage de Post-apo!

      J’aime

  2. Eh bien je ne travaille pas avec le plus grand universitaire français, je ne suis qu’une lectrice qui à l’occasion transmet sa passion et je te (ou vous) félicite. Le « si vous avez aimé, vous aimerez aussi » enfonce tous les algorithmes Amazon tout au fond de leur trou !
    Je ne crois pas que les auteurs s’assoient à leur bureau en se disant « je fais dans la dystopie (ou l’uchronie, ou le revenant ou…) et je ne sors surtout surtout pas du cadre ». Ces classifications sont le fait des bibliothécaires, des libraires, des universitaires : auteurs et lecteurs s’en fichent.
    J’ai lu beaucoup dans tout ça mais Dieu merci, il me reste encore à lire. Je suis d’ailleurs assez fan de « Battle Royale » et pas de « Hunger Games », mais bon…
    Encore félicitations et merci pour les liens.

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    • Merci beaucoup à toi !
      Et je t’en prie pour les liens, vraiment ; ton site est génial. J’y ai passé beaucoup de temps ces derniers jours. J’aime beaucoup tes critiques, auxquelles j’ai l’impression de pouvoir me fier pour savoir si, oui ou non, un livre peut m’intéresser personnellement. Ce qui est un énorme avantage.
      Et tu as évidemment raison pour la démarche des auteurs. Pour en avoir parlé il y a peu avec Caroline Solé justement, mais aussi pour avoir écouté Florence Hinckel parler de U4 par exemple, on raconte une histoire avant de définir un « genre ».
      Encore merci !

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  3. Merci ! (ma liste a beaucoup trop augmenté !)
    Je pense que c’est bien que tu élargisses à d’autres genres frontières, et pour les remarquer, et pour ne pas trop se fermer, c’est bien de s’ouvrir à d’autres.
    (et je me dis qu’on peut faire une lecture dystopique de U4, pour Yannis et Stephane, puisque les militaires mettent en place un régime autoritaire voire répressif et qu’ils essayent de lutter contre… du coup la dystopie vient franchement flirter avec le post-apo !)
    Vous avez du y passer un temps fou mes pauvres, mais c’est ce qui rend votre blog toujours aussi chouette !
    Et Ravage, effectivement, bof franchement, de beaux passages mais bon… Alors que la Nuit des Temps, il y a vraiment de super choses, même sur la vision de la société. Sacré Barjavel !

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    • La nuit des temps est toujours dans ma liste !
      Ah ah, ravie d’avoir contribué à remplir encore un peu ta PAL potentielle.
      J’y ai effectivement passé un temps fou (une semaine, en on & off), les copains ont surtout eu la partie marrante consistant à me faire un topo de leurs dystopies préférées xD Mais Tom de La Voix du Livre a beaucoup participé.
      U4 est plus clairement post-apo, mais d’après pleins de lecteurs (dont toi) il y a un esprit dystopie qui s’en dégage nettement aussi. Perso je n’ai encore lu que Kori et Jules, et Kori est le moins dystopique de la série, il me semble… mais aussi le plus mystérieux, flirtant avec l’ésotérisme/la magie, ce qui apporte un vrai plus. Bref, une série intéressante, qui m’a moins emballée que je l’espérais quand je me suis plongée dedans (3 auteurs que j’aime beaucoup sur les 4 ! Je ne connaissais pas encore Carol Trébor), mais qui a su me surprendre justement dans le parallèle d’un tome à l’autre qui est vraiment, vraiment sympa à faire.
      Tant de bonnes lectures à se mettre sous la dent ;D

      J’aime

      • La Nuit des Temps est SF sans être dystopique ou post-apo… J’ai enfin sauté le pas il y a quelques semaines et je le trouve mieux structuré que Ravage.
        Pour U4, c’est clair que je ne jurerai pas que par cette série, par contre elle m’emballe beaucoup pour les gamins, notamment mes élèves. Kori est super intéressant pour son côté « fantastique » je crois qu’il reste mon préféré ! Jules est à lire dans les derniers pour l’espoir… C’est un beau projet même si je ne pense pas les relire (juste les prêter éternellement à mes élèves !)
        Là je vais aller m’acheter le Combat d’Hiver, ça suffit de le voir sans l’avoir lu 😀

        Merci vraiment pour vos articles, je me régale 😀

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        • Le combat d’hiver est vraiment une perle. Vous le trouvez ici en dystopie mais c’est en y repensant récemment que j’ai réalisé que c’en était une, car on est plongé dans un univers tout à fait fantastique. Fascinant, beau. Bref c’est génial 🙂

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  4. J’ai lu Matin Brun deux fois pour les cours (en 3ème et cette année en 1ère) et je trouve l’histoire vraiment très intéressante.
    D’ailleurs, je me demandais si tu avais des apologues d’auteurs célèbres de la littérature (française ou pas) à me conseiller, pour nourrir mes dissert’ pour le bac de français ?
    Merci ! 🙂

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    • Matin Brun est à la fois très bon, très court, et très efficace (et ultra riche en analyses potentielles) ce qui en fait un chouchou des profs, et c’est compréhensible. Je l’ai étudié en 3e aussi !
      Tu cherches des apologues au sens littéraires pour te faire une banque de données pour tes dissert’ sur le thème de l’argumentation, that’s it ?
      Du coup La ferme des animaux (hyper sympa et court, en plus) et 1984 (plus ardu mais tout aussi cool) de George Orwell sont deux très bons représentants du genre.
      Quasi toutes les fables de La Fontaine (tu dois en avoir 2-3 dans tes manches) suivent ce schéma, aussi. Et « Les états et empires de la lune et du soleil » (dans le genre « beaucoup moins connus des lycéens & qui impressionne favorablement le correcteur »), de Bergerac, c’est très très bien.
      Après en plus contemporain, 2084 de Boualem Sansal (Grand prix de l’académie française à la rentrée 2015).
      C’est tout ce qui me vient…
      Une réflexion spontanée : une grande partie de la production littéraire pour les tout petits, dans la tradition des contes, tient de l’apologue. On a une petite histoire qui vise à inciter l’enfant à adopter tel ou tel comportement… Tu peux faire le parallèle avec les contes de Grimm & Perrault (tu en choisis un) et un livre de ton enfance, ça montre que tu t’es approprié le concept. Les profs aiment bien.

      C’est tout ce qui me vient ^w^
      NB : je ne suis pas prof (mais je vis avec un attachant spécimen de cette espèce).

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        • Camille je viens de penser à un titre qui colle parfaitement à ce que tu cherches et que les profs aiment bien : La Vague, de Todd Strasser. Inspiré d’une expérience faites aux USA en milieu universitaire pour démontrer, aux étudiants qui ne le croyaient pas possible, qu’un nouveau pouvoir totalitaire du type IIIe Reich pourrait tout à fait s’installer avec l’approbation de la masse. Le prof instaure un « jeu », un mini pouvoir totalitaire, et l’expérience le dépasse tellement qu’elle doit être brutalement arrêtée.
          Le livre La Vague en est seulement inspiré, puisqu’il se situe en milieu scolaire en Allemagne mais (justement) il est d’autant plus fort. Tu peux voir l’adaptation cinématographique (très fidèle), également, de Dennis Gansel.

          Autre roman qui entre dans la case « apologue » et vient du rayon jeunesse 😉 « No pasaran, le jeu », de Christian Lehmann (trilogie, mais on peut lire le T.1 seul).

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  5. J’ai beaucoup aimé votre article qui m’a énormément éclairé, ainsi que ce blog génialissime;
    mais comme Saefiel, je voudrai faire remarquer que « entre chien et loups » n’est pas une dystopie mais une uchronie, tout comme « Ceux qui sauront ».
    Les Autodafeurs non plus, je le classerai comme roman d’aventure.
    Malgrès cela, cette article est complet, riche et détaillé et je vous félicite pour le boulot.

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    • Merci merci merci ! J’espère que le blog continuera de te plaire.
      Tout à fait d’accord pour les Autodafeurs, je viens de rajouter la mention « attention c’est pas franchement dystopique » dans cette liste, car j’en ai parlé maintes fois sur le blog (de même pour d’autres titres, pour ça que je le redisais pas ici, mais c’est corrigé).
      Et les Blackman et Bordage sont en effet des uchronies, mais des uchronies dystopiques, l’un n’empêchant pas l’autre. Le critère uchronique touche au *cadre* (le décor narratif) quand le critère dystopique touche au *fond*, les deux sont donc combinables (et ici, combinés !). Mais comme Saefiel tu considères la dystopie comme forcément futuriste, auquel cas ton classement est le bon — mais en l’occurrence, ce n’est pas le mien. Le futur n’est pas un élément de définition du genre (seulement le cadre, le décor narratif), selon mon approche. Approche qui, loin d’être parole d’évangile, découle d’une analyse personnelle, que je crois éclairée mais qui est forcément imparfaite !

      Merci encore pour ton commentaire qui m’encourage — et pis ça fait bêtement très plaisir de voir son travail apprécié *s’auto-lance des coquelicots*
      Biz

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      • Effectivement, ton approche de la dystopie est très intéressante, et elle me fait revoir ma position sur ce genre littéraire qui s’élargie vraiment ces dernières années.
        Mais, tu as le droit de te lancer des coquelicots, vu tout le boulot que ce blog te demande (et la qualité de tes articles).
        Je continue à te suivre assidument 🙂

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  6. Je suis heureuse d’entendre parler de Méto ! Je crois que cette saga est arrivée un tout petit peu avant la grande mode de la dystopie par Hunger Games, et de toute manière, reste très sombre pour un livre estampillé jeunesse (enfin bon, Syros n’est pas réputé pour faire des livres tout mignons non plus !). Enfin bref. J’aime Méto. Je tenais à dire cela.

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  7. Bonjour ! Merci d’abord pour cette copieuse liste, j’ai de quoi piocher dedans pour les longues soirées d’hiver moi qui adore ce genre.
    Je me permets aussi de demander conseil comme vous semblez bien vous y connaître sur ce domaine : je suis à la recherche de fiction abordant, frontalement ou non, le thème du handicap (physique, psychique ou communicationnel). Les récits de dystopie abordent souvent la question des discriminations, et parfois de la problématique d’un personnage inapte dans une société totalitaire. Est-ce que vous connaîtriez par hasard des livres qui voient ce thème abordé sous l’angle du handicap ?
    Le seul exemple que je connaisse là-dessus est Une planète dans la tête de Sally Gardner, avec son héros dyslexique, mais ce n’est pas l’exemple le plus criant alors que ça me surprendrait que ce soit un thème totalement omis.
    Merci si vous trouvez un peu de temps pour m’aider !

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    • En dystopie ou fiction en général ? On s’éloigne un peu du genre, mais il y a les Autodafeurs, dont l’un des héros est Césarine, une a(u)rtiste 🙂 Il y a une teinte dystopique sur la fin.
      (Après en général, il y a Wonder, La Préférée, Le Garçon qui voulait courir vite… mais ce n’est pas de la dystopie !)

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    • Hello !
      Je cherche et je peine. Dans Hunger Games on a Katniss et Peeta qui sont de plus en plus mal en point au fil de la série mais pas définis comme ayant un handicap au départ (l’un perd l’ouïe d’une oreille, l’autre une jambe, ils ont tous les 2 des angoisses chroniques).
      Dans Auprès de moi toujours, de Kazuo Ishiguro (magnifique mais terriblement déprimant), les héros sont sacrifiés au profit d’une autre caste de la société et le handicap est en quelque sorte manufacturé : on leur prend des organes pour les donner à plus méritant (comme dans le film The Island, beaucoup plus positif puisqu’il y a une révolte et qu’elle aboutit).

      D’autres idées, même si je suis moyennement satisfaite :
      -Pauvre surhomme (Harrison Bergeron en VO), de Kurt Vonnegut. Dystopie sous forme de satire sociale dans laquelle les plus beaux et les plus forts se voient attribuer un handicap de façon forcer pour un soucis d’égalité. Critique de l’égalitarisme. (Pas lu mais ça ne me donne pas du tout envie, en plus jusqu’ici j’ai détesté le style de Vonnegut xD, mais je pense que cette dystopie mérite d’être mentionnée)
      -Tant que nous sommes vivants, d’Anne-Laure Bondoux (Gallimard Jeunesse). L’un des 2 personnages principaux, Hama, perd ses 2 mains au début de l’histoire. Ce n’est pas stricto sensu une dystopie classique, mais une quête identitaire dans un esprit dystopico-poétique.
      Pas des dystopies mais un peu dans le même esprit :
      -Jonah, de Taï-Marc Le Thanh (Didier Jeunesse). Le héros Jonah est né sans mains. Après ce n’est vraiment pas de la dystopie : c’est une saga fantastique qui aborde des thèmes chers à la dystopie (eugénisme, survie, société secrète) mais c’est du surnaturel davantage que de la SF.
      -Les Autodafeurs, de Marine Carteron (Le Rouergue). Césarine Mars, l’une des deux protagonistes (un frère et une sœur) est autiste, et géniale. Cette trilogie tient davantage de l’aventure, de l’anticipation, voire de l’espionnage, que de la dystopie, mais comme Jonah elle tacle des thèmes dystopiques.

      Pour l’instant j’ai pas mieux T_T

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  8. Merci pour cet article très intéressant et super utile ! J’ai pris beaucoup de plaisir à vous lire. J’ai pu noté plusieurs titres qui me faisaient de l’oeil depuis un moment et en découvrir d’autres grâce à vous ! Très complet =)

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  9. Merci beaucoup pour cette liste, je suis toujours en recherche de sf à tendance dystopique, je suis servi, j’ai découvert cet article il y a quelques mois, depuis j’ai lu une bonne dizaine de ces livres et ce n’est pas fini!

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