Qu’il est joli ce livre ! Tout en délicatesse et en couleurs chatoyantes, à l’image de sa couverture.
Élias vit dans un village des Pyrénées, tout en montagne, en neige et en moutons. Et ça grogne, dans ce village, oh oui, ça grogne. Ça grogne contre l’Europe, ça grogne contre le gouvernement, contre les écolos, les gens, et surtout oui, surtout, ça grogne contre L’OURS. L’ours, protégé, qui attaque les brebis et réduit à rien les efforts constants des bergers, l’ours indomptable et brutal, qui n’est pas qu’une belle idée de « nature à protéger », mais la nature réelle avec ses griffes et ses crocs, dangereuse. Les hommes du village eux, le savent. Élias aussi le sait. Pourtant, lorsqu’au cours d’une balade, il trouve sur son chemin un ourson blessé, son cœur est plus fort que sa raison, et il veut le sauver. Il l’emmène dans sa grange et le cache, juste le temps, se dit-il, de le soigner.
Mais à quel prix ?… Car quand le reste du village l’apprendra, Élias devra assumer d’abriter l’ennemi sous son toit.
Un texte tendre et fin, qui nous emmène en promenade à flanc de montagne, et nous ouvre avec douceur le cœur d’un jeune garçon. Peut-on avoir à la fois tort et raison ? Lutter contre l’Ours, mais protéger un ourson ? Une très jolie histoire, qui laisse quelques questions en suspend, mais nous ravit par son langage et son intelligence.
Bonne lecture,
Un ours dans la bergerie, de Quitterie Simon, chez Thierry Magnier, 2015, 96 pages