World War Z, de Max Brooks (2006)

C’est un livre un peu spécial, autour duquel je tournais depuis un moment. Le théma zombie (qui ne semble pas près de s’essouffler) donne étonnamment de très bons et très originaux écrits*, et World War Z en fait partie.

world war zCeci n’est pas un roman. Comme l’indique son sous-titre, World War Z : une histoire orale de la Guerre des zombies, on est davantage face à un recueil de témoignages. Il s’agit d’un énorme dossier composé par le narrateur (originellement mandaté par l’ONU pour un travail de Mémoire) une dizaine d’années après la fin d’une guerre mondiale longue et pénible éclose des suites d’une épidémie étrange… de morts-vivants.

Fascinant, puissant, ce livre a les forces et les faiblesses de son choix de narration.

Ses forces :

  1. La structure nous fait sauter de pays en pays, de ville en ville, et nous fait ainsi découvrir non seulement les réactions culturelles des diverses populations touchées, mais souvent les solutions scientifiques, gouvernementales et techniques mises en place pour combattre l’invasion.
  2. L’incroyable culture générale de l’auteur, totalement bluffante, qui nous fait part de détails de combats se passant au château de Chenonceau (en Touraine, en France (chez moi !)), imprenable par son architecture à cheval sur le fleuve, comme des rapports culturels ancestraux ostracisant certaines communautés japonaises jusqu’au cœur de la crise, ou encore des relations géopolitiques qui ont conduit Cuba, isolé, à finalement dominer le monde au sortir de la guerre…

Ses faiblesses :

  1. Le style uniforme. On rencontre une flopée de personnages issus de cultures et de milieux différents, et pourtant, ils parlent tous de la même façon. Politiciens, médecins, soldats, moines, hommes, femmes, riches, pauvres, éduqués ou non, leur façon de s’exprimer est interchangeable, ce qui pêche à certains moments. En fait, cela commence à être pesant au milieu du livre**, et alourdit un chouïa la lecture.
  2. La faible caractérisation (problème lié à celui du style et à la structure). Les personnages sont peu fouillés parce qu’on les voit chacun le temps de quelques pages, pour prendre connaissance de leur témoignage. Cela fonctionne, dans certains cas, très bien. Mais souvent, le style unicorde rend le récit un peu impersonnel, malgré les informations intéressantes qui sont délivrées.

Une excellente surprise, davantage pour les analyses de cette crise fictive, très poussées et finement menées, que pour ses qualités littéraires.***

Bonne lecture,

Lupiot

Lupiot Allez Vous Faire Lire

 

 

 

 

World War Z : une histoire orale de la Guerre des zombies, de Max Brooks, Calmann-Lévy, 2009, 535 pages


* Je pense en outre à La route, de Cormac McCarthy (2006 aussi), fable post-apocalyptique à l’écriture hypnotique, que je vous conseille si vous avez le cœur bien accroché.
** 535 pages en V.F.
*** Sans, toutefois, que le style soit dégueulasse. Il est simplement identique du début à la fin, malgré la palette variée de personnages qui s’exprime.

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