Noël approche, vous avez prévu d’offrir des livres. Quoi, votre petit neveu déteste lire ? Il aura quand même un livre. Parce que vous êtes une garce qu’il va forcément aimer lire un jour, non ? Du fond de votre coeur tout crémeux, vous êtes persuadé(e) qu’il lui suffit de faire la bonne rencontre littéraire pour pénétrer dans ce monde merveilleux.
Ok, oui, c’est peut-être vrai. Mais à Noël, vous voulez aussi et avant tout faire plaisir.
Mes conseils en matière de livres pour ceux qui n’aiment pas (trop) lire :
- Offrez un livre court
Cela semble aller de soi, mais quand bien même Narnia serait facile à lire et moins cher en édition collector, on ne va pas offrir un livre de 1000+ pages à quelqu’un qui n’aime pas lire. Ce serait se faire du mal et lui faire de la peine. La solution : un récit court dans lequel on est rapidement plongé.
Des plus petits aux plus grands (…mais tous consommables par les plus grands) :
- Ma vie a changé, de Marie-Aude Murail (L’école des loisirs, 1997)
- Le magasin des suicides, de Jean Teulé (Julliard, 2007)
- L’océan au bout du chemin, de Neil Gaiman (2014, Le Diable Vauvert 2014)
- Des ados parfaits, d’Yves Grevet (Syros 2014)
- Génésis, de Bernard Beckett (2006, Gallimard Jeunesse 2009)
Les recueils de nouvelles fonctionnent bien aussi, et Les Utopiales 2014 sont parues chez Actusf.
- Offrez un livre qui ne se lit pas
Trichez ! Vous voyez très bien ce que je veux dire. En matière de livre, il y en a quantité qui ne se lisent pas. Je veux parler de ces livres qui se grappillent, qui se feuillettent. Ceux qui ne font pas peur avec de compacts et menaçants blocs de textes —l’angoisse. Restons légers !
- Tous malades ! Un recueil de sales poèmes, de Neil Gaiman & Stephen Jones (2005, traduit par Alain Névent et Gudule, illustré par Boulet, Bragelonne, 2006)
- Auriez-vous eu votre diplôme de savoir-vivre en 1930 ?, collectif (Decitre 2014)
- Guide de survie en territoire zombie, de Max Brooks (2003, Calmann-Lévy 2009)
- Saccage ce carnet, de Keri Smith (2007, Perigee Trade 2012)
- Les consolations de la philosophie, d’Alain de Botton (Pocket 2003)
- Offrez un livre illustré
Aucun secret à cela, l’oeil est attiré par le mouvement et la couleur : pour un non-lecteur, ce peut être l’occasion de se laisser tenter autant que celle d’une rencontre esthétique.
- Une bible, de Philippe Lechermeier & Rébecca Dautremer (Gautier-Languereau, 2014)
- La tectonique des plaques, de Margaux Motin (Delcourt, 2013)
- Matin Brun, de Franck Pavloff & C215 (Cheyne Eds 1998, nouvelle édition Albin Michel illustrée 2014)
- Offrez une bande-dessinée
Mes propositions en matière de livres illustrés ne sont pas riches —on a de magnifiques albums pour les petits, mais je n’y connais rien en livres illustrés pour les plus grands, et je n’ai pas l’impression qu’on ait une offre immense. La raison, c’est sans doute qu’on a masse de BD géniales.
(Toujours des plus petits aux plus grands)
- Little Nemo : Le Grand Livre des Rêves, de Windsor McCay (1905-1915, édition Delcourt 2006)
- Le trop grand vide d’Alphonse Tabouret, Jérôme d’Aviau & Sibylline (Ankama, 2010)
- Angelot du Lac, d’Yvan Pommaux (L’école des loisirs, 1998)
- Peter Pan, de Loisel (Vents d’Ouest, 1990-2004)
- Notes, t. 9, Boulet (Delcourt, 2014)
- Les incidents de la nuit, t.1, de David B (L’association, 1999)
- N’offrez pas de livre 🙂
Je sais que c’est dur, mais retenez-vous.